jeudi 8 janvier 2009

Matérialisme excessif

Je vais de moins en moins pouvoir publier cette année car après la crise financière puis la crise économique voici la crise morale et le retour de l’État policier à tous les niveaux. Les accès internet présentant des «risques» sont refusés pour l’ensemble du personnel du ministère de la Culture et de la Communication (mais expliquez-moi en quoi l’accès à blogspot «présenterait des risques»?).

Ce filtrage (type flicage) mis en place utilise un annuaire qui référence les sites internet et les classe en catégories (catégories «sites gouvernementaux» et «arts/culture», etc.). Le choix de ces catégories est effectué par un éditeur du logiciel automatique (donc crétin). Le département informatique peut toutefois corriger ces choix en cas de besoins spécifiques mais il faut les demander pour chaque site ! Voici les catégories non accessibles (pornographie, sexe et érotisme, activités illégales (piratage par exemple), sites de rencontre, discussion en ligne, racisme, jeux d'argent, casino, loterie...)…mais je ne consulte jamais ce genre de site.

Toute tentative de connexions à ces sites «interdits» par l'accès à internet d'un poste de travail est refusé. Mais afin de rationaliser l'utilisation des ressources informatiques, tout en permettant un usage occasionnel à titre personnel, il est mis en place une politique de restriction d'accès pendant les horaires habituels de travail, entre 9h00 et 12h00 et entre 14h00 et 17h45. Dans ces plages horaires seule la consultation des sites utiles au service sera ouverte, hors de ces plages horaires la consultation sera ouverte plus largement. Mais si nous estimons que le site nous est nécessaire dans le cadre de notre travail, nous pouvons toujours créer une demande à l'aide de notre identifiant en précisant l'adresse à autoriser…

Pour l’instant mon accès à blogspot est permis (sauf les images qui ne se publient pas), mais pour combien de temps encore !

Or je suis un fervent anticonsumériste ou anticonsommation, et je refuse de m’abonner à internet chez moi. Je m’oppose depuis toujours au matérialisme excessif car il est malsain et conduit inexorablement à un mode de vie immoral. Certaines femmes me trouvent «radin», ce qui est exagéré. Seulement, je refuse tous ces produits de marque ou excessivement disproportionnés aux besoins quotidiens. Je n’achète (si, si, j’achète tout de même!) que des biens «nécessaires» à la vie de tous les jours et non ceux qui ne le sont pas et je refuse de m’identifier aux personnes ayant la même consommation identique partout dans le monde. Donc pas d’internet chez moi, et si je ne peux plus publier du ministère alors je ne publierai plus. Ce n’est guère dramatique...

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Mais si c'est dramatique!
Vous pouvez toujours envisager de passer à une plate-forme qui serait encore accessible (wordpress.com?).
Et si rien ne fonctionne, demandez asile chez les confrères blogueurs.
D'ailleurs, avis aux amateurs qui voudraient publier un billet de manière occasionnelle: je les hébergerai volontiers sur SLP :-)

DA a dit…

Wouah ! merci du conseil SousLaPoussière, j'attends encore quelques jours avant de me décider. En tout cas merci du conseil.

Avez-vous été au ForumDLM ? Je lirai votre compte-rendu aussitôt que votre site sera débloqué (figurez-vous que le ministère l'avait interdit !!!). J'ai vite fait demandé un recours et je pense que votre site sera à nouveau "librement" consultable...mais où va-t-on, franchement !! dans quel monde vit-on ??

(en ce moment je consulte internet via notre chère bibliothèque municipale d'Antony mais on n'y peut également pas publier).
D.

Anonyme a dit…

Ah le ternet devient inaccessible ??? Bouh ... Tiens y'a un truc intéressant après une p'tite mise de départ (encore relativement modeste mais bon : on est radin ou on l'est pas hein ?).

C'est eeepc. Une fois que t'as le bidule, il sufit d'une clé USB et vogue les publications parce que tu peux te connecter dans tous les endroits où l'adsl est libre (Mac do par exemple, ou bibliothèques, ou halls d'hôtel de luxe ou bornes dans les rues de Paris ...). En plus tu paies rien, t'es sous linux et t'as tous les outils bureautiques et autre en téléchargement gratuit ...

Bonne année quand même, ô homme fliqué par les moralistes réac !
biz biz

Anonyme a dit…

C'est bien dommage que les illustrations n'apparaissent plus car elles sont vraiment superbes.
C'est bien dommage aussi toutes ces restrictions.
Personnellement, je trouve cela un peu vain de contrôler internet, je comprends que l'on puisse avoir des raisons valables de le faire et qu'on cherche par conséquent à le faire, mais lutter contre internet c'est comme essayer de retenir le du sable dans sa main en serrant le poing. Plus on serre, moins il en reste dans la main.

DA a dit…

Très jolie métaphore cher Anonyme de ce sable qui coule d’un poing fermé.

L’idée de l’eeepc de notre Agathe n’est pas non plus mauvaise. Il est vrai qu’il existe de nombreux endroits où l'adsl est libre. Je vais donc revoir à la baisse mon anticonsumériste exacerbé et continuer tout de même à écrire. Merci de vos messages.

Jean Pierre J. a dit…

Non Danis... Il ne faut pas arrêter surtout. Sans être un consommateur excessif, je suis abonné à l'ADSL, car je n'ai plus de ministère depuis longtemps susceptible de m'héberger..depuis longtemps.Cela permet de rester actif pendant la retraite.Alors surtout restez..restez... et tenez nous au courant.Il doit y avoir des solutions: les acteurs culturels sont inventifs par nature. Et de toute façon les murs sont faits pour être escaladés et les interdictions contournées, c'est dans leur nature même.
A bientôt

DA a dit…

Oui je vais continuer à écrire cette année mais sans doute moins que les autres années. En tous les cas, merci de votre chaleureux soutien cher JPJ et de vos billets qui sont une source de réflexion quotidienne qui nous font comprendre la nature de manière intellectuelle, intellective.

Vous nous invitez toujours à prendre conscience de ce que nous sommes réellement : un être doté d’un double pouvoir, à la fois celui de détruire et dans le même temps de préserver la nature, ce qui souligne par conséquent l’étendue de notre responsabilité…

À très bientôt.
D.