jeudi 31 mai 2012

Aïda au parc de Sceaux

Hier soir 30 mai, au parc du domaine de Sceaux, nous avons assisté à la générale de Aïda, opéra en 4 actes de Verdi, mis en scène par le réalisateur Élie Chouraqui. Opéra de plein air donc. Hélas la météo n’était pas au rendez-vous mais heureusement que tout le soleil était sur scène ! Elle resplendissait de ces figurants, ces acteurs attachants, ajoutez une excellente mise en scène, des chorégraphies magnifiques adaptées pour le plein air et un décor grandiose mais juste ce qu’il faut.

Le spectacle a commencé avec 10 mn de retard pour cause d’averse. Les gradins, les chaises, le podium étaient mouillés et il faisait un peu frisquet vers 22 h (le spectacle s’est achevé vers minuit). Mais l’essentiel est d’avoir passé un fort agréable moment ! J’ai aimé Aïda, esclave éthiopienne mais princesse amoureuse (amour partagé) de Radamès, guerrier de haut vol égyptien, mais qui doit épouser Amneris, fille du pharaon à lui promise pour cause de bravoure (comme quoi il faut parfois éviter de faire de la «bravitude» pour ne pas se retrouver dans de sales draps).

Les figurants sont magnifiques de beauté avec des costumes bien taillés. La musique est excellente (Jacques Blanc et Debora Waldman). Cette troupe d’une bonne centaine de comédiens est prévu de se produire jusqu’en septembre dans des parcs et jardins et sur des sites remarquables partout en France.

Donc je vous conseille cette Aïda de Verdi-Chouraqui, vous le regretterez pas.

mardi 29 mai 2012

Qu’est-ce qu’un document électronique ?


Réponse précise à cette question qui m’avait été posée et pour laquelle j’avais donné une réponse incomplète sans me rendre compte que les Archives nationales avaient édité le Vade-mecum de l’archivage des documents électroniques (version mise à jour en janvier 2012). La version complète en PDF est sur http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/ rubrique Publications puis Publications professionnelles et dont voici un court extrait :

Pour caractériser un document électronique, il est nécessaire de distinguer deux formes de données :
- le numérique natif, directement créé, qui comprend les documents bureautiques, le multimédia, les données de l’internet, le contenu des messageries ou les données contenues dans des applications informatiques, en flux ou non ;

- le numérique de substitution : il s’agit des fichiers électroniques issus de la numérisation de documents papier, de photographies argentiques ou d’enregistrements sonores ou audiovisuels sur support magnétique ou vinyle. On parle alors de «données numérisées» ou de «fichiers de numérisation».

Le document électronique se caractérise autant par :
- son contenu : ce sont les données ;
- sa forme : les formats dans lesquels les données peuvent être structurées ;
- son contexte informationnel et technique : ce qu’on appelle les métadonnées.

Les informations indispensables à la compréhension d’un document (légende) ou à la vérification de son authenticité (auteur, date) peuvent ne pas être directement dans le document, mais autour (propriétés du fichier, champs d’une base de données...). Le lien entre document et métadonnées doit toujours être conservé.

Données, formats et métadonnées forment le document électronique.

mercredi 23 mai 2012

0,48 petites secondes pour deux siècles dans le Marais parisien

Les Archives nationales ont officiellement commencé leur déménagement le 22 mai 2012 (comptez plus d’un an pour environ 200 kilomètres linéaires qui vont donc quitter les magasins Braibant, Napoléon III, Soubise, Clisson, Rohan, etc.) du 3e arrondissement de Paris, vers Pierrefitte-sur-Seine, en Seine Saint Denis, dont on prévoit l’ouverture aux chercheurs au début de l’année 2013.
Et en attendant l’ouverture de ce nouveau bâtiment, les fonds seront communiqués par navette à Paris. Ces fonds seront transférés selon la nouvelle organisation des Archives nationales en départements thématiques (moi je fais partie du département Aménagement du territoire et Agriculture).
Éducation-Culture (les premiers à partir)
Exécutif-Législatif
Intérieur-Justice
Environnement
Aménagement du territoire et Agriculture
Travail-Affaires sociales
Archives privées.

Tapez «déménagement archives nationales 22 mai» sur votre outil de recherche préféré et vous trouverez environ 155 000 résultats en 0,48 secondes…0,48 petites secondes qui effacent plus de deux siècles d’installation dans le Marais parisien pour un nouveau bâtiment situé à Pierrefitte-sur-Seine, qui se veut être le plus grand centre d'archives d'Europe. Ça nous fait une belle jambe. Ne resteraient dans le Marais que le musée des Archives nationales et 55 kilomètres linéaires d'archives d’Ancien Régime et du Minutier central des notaires parisiens.

Je suis «entré» aux Archives en 1990 puis officiellement après mon concours en 1993. Plus de vingt-cinq ans de réflexion et d'actions au sein d'une institution prestigieuse méritaient bien une difficile introspection professionnelle.
Il est souvent difficile de trouver son identité professionnelle, j'ai mis environ près d’un quart de siècle (!) et je le sais d'autant plus aujourd'hui, que les prochaines années, j'exercerai probablement dans un autre lieu, sans doute dans une autre spécialité. Quoiqu'il en soit, je mesure avec beaucoup d'humilité l'honneur de pouvoir encore chaque jour, m'occuper de ces formidables archives.
Finalement, que vais-je retenir de ce parcours ? Tout au long de ce parcours et par mes fonctions au sein des Archives nationales, j’ai exercé dans plusieurs domaines d’activités, puis acquis de nombreuses compétences. J’ai essayé de répondre au mieux aux interrogations sur le contenu de mon métier et à ses modalités d’exercice au sein de l’institution où j’exerce. Cependant, parmi les autres établissements publics ou services à compétence nationale, les Archives nationales ne sont pas de ceux dont les domaines d’activités recouvrent le plus large éventail. En effet ils se résument à de grandes fonctions de l’archiviste que sont la collecte, le classement, la conservation, la communication, auxquelles s’ajoute la valorisation.
Pratiquant ce métier depuis près d’un quart de siècle, je constate cependant que ce métier d’archiviste requiert une grande adaptabilité. Je suis conscient que si, jusqu’à présent, j’étais avant tout un gestionnaire des archives (fonds clos) du XIXe siècle, j’aurai sans doute à l’avenir, la responsabilité de la gestion des archives courantes et intermédiaires. Aujourd’hui en effet, les missions d’un archiviste sont en constante évolution, il investit de nouveaux champs comme les administrations, les entreprises, les hôpitaux, les associations, etc. Pour répondre aux nouveaux besoins, les métiers liés aux archives vont désormais, et je suis persuadé, anticiper des changements, notamment par les records management ou la gestion les archives courantes et intermédiaires ; les technologies, et particulièrement les archives électroniques, modifieront aussi profondément les conditions d’exercice de nos professions même si d’un autre côté, de nouveaux outils comme l’informatique, nous aideront dans nos tâches. Ce métier nous propose pourtant de grandes possibilités d’emploi et de nombreuses évolutions professionnelles sont encore possibles.

Sans doute que ce déménagement me donnera la possibilité d’envisager de poursuivre dans une toute autre spécialité et de pouvoir évoluer professionnellement. Les nouveaux besoins ainsi que la mise en place de nouvelles organisations dans les entreprises me donnent envie de poursuivre une formation dans la gestion les archives courantes et intermédiaires. Je devrai faire un choix, réfléchir à une adaptation, souvent rendue nécessaire de nos jours, grâce notamment à la possibilité de suivre des formations continues tout au long de la vie.

Je quitterai bientôt la section du XIXe siècle et déjà j’entrevois quelques pistes de réflexion pour une évolution de mon poste voire de mon métier.
Depuis une vingtaine d’années (depuis en fait la mise en place des premières formations universitaires d’archivistes), j’avais déjà remarqué que le domaine d’intervention des archivistes passait progressivement du statut d’historien à celui de gestionnaire, et du domaine du public à celui du privé. Aujourd’hui, plus que jamais, je suis conscient que l’essor et la diffusion des nouvelles technologies m’obligeront à m’intéresser à de nouveaux types d’archives, à croiser les domaines de l’archivistique à celui de l’histoire, de la sociologie et aussi des sciences de l’information et de la communication. Et par conséquent je suis en effet certain que de nouveaux savoirs me seront demandés comme par exemple celui de connaître les profils des différents publics. Je devrai aussi connaître les textes de lois sur les règles de fonctionnement de l’institution (droit administratif par exemple), connaître la réglementation des normes en matière de gestion des archives, connaître les normes et les standards liés aux archives électroniques ainsi que ceux relatifs à la conservation des documents (tous supports) et surtout les normes et règles relatives aux nouveaux bâtiments d’archives ou celles relatives aux établissements recevant du public. Je ne devrai pas non plus négliger les nouveaux savoirs sur les procédures et les étapes de la conduite de travaux, ou les techniques de numérisation, etc.

Enfin bref ! ce déménagement aura, à défaut d’autre chose, eu le mérite de me faire une nouvelle idée de mon métier et de voir les tâches d’une manière différente…à commencer par cette très difficile introspection professionnelle.

vendredi 18 mai 2012

Portraits d’insurgés de Madagascar en 1947 au Cloître des Billettes


On a avancé tous sortes de chiffres : des milliers, des centaines de milliers de morts. Mais ce qui est sûr, quel que soit le nombre des victimes, l’insurrection de Madagascar en 1947, est un sujet que même les locaux ou même les Zanatanys (un Zanatany est en fait quelqu’un né à Madagascar, mais non malgache, donc d'origine étrangère), que même les Zanatanys ignorent donc, tellement que cet épisode a été occulté dans les livres d’histoire.

Les archives de cette insurrection de Madagascar sont conservées, en partie, à Aix-en-Provence, d’autres sont dispersées.

Pour l’origine de cette révolte, je vous renvoie aux historiens et spécialistes que je ne suis pas, de cette période. Mais pour faire simple, l’origine est à rechercher dans le colonialisme et la gestion de la Grande île par le gouvernement gaulliste. Dans l’idéologie vichiste aussi. Dans les ravages de la Seconde Guerre mondiale aussi. En fait, on peut trouver de nombreux éléments déclencheurs de ce massacre.

C’est le 29 mars 1947 que débute la révolte. D’abord sur la côte Est : à Manakara, à Farafanfagana aussi (?). Puis elle s’étend et les colons prennent alors peur. Ils montent vers Tananarive. En un mois, de nombreux insurgés et chefs ou autres instigateurs sont arrêtés comme responsables de la révolte. Celle ci est pourtant très vite réprimée par les troupes coloniales. Cette répression fait de très nombreuses victimes…

C’est donc cet épisode noir que le Cloître des Billettes à travers de magnifiques portraits nous invite à remémorer (l’exposition est gratuite). Magnifiques portraits du point de vue photographique j’entends. A travers une magnifique et sobre scénographie, le visiteur est amené à voir ces photographies mais aussi à lire les cartels très émouvants de ce massacre raconté par les survivants aujourd’hui.

Les conditions de cette répression s’apparentent à des crimes de guerre : exécutions sommaires entre autres, bombardements de villages, des «sorciers» sont aussi jetés vivants de l’avion pour prouver leur supercherie, d’autres sont emprisonnés dans des conditions sanitaires franchement immondes (en fin de l’exposition, un survivant explique un épisode très émouvant à propos de ses mains).
On fait alors appel à des «soldats» nord-africains pour entreprendre la répression des insurgés qui sont traqués et contraints de prendre le maquis.

De nombreux insurgés sont condamnés à mort ou aux travaux forcés à perpétuité (c’est bien expliqué dans l’exposition). Ils seront enfin libres juste avant l’indépendance.
Pour faire un peu scientifique, voici Yves Bénot dans Massacres coloniaux (Paris, La Découverte, 2001, p.122) :
«[cette révolte] a été meurtrière et atroce. Il y aurait eu 550 morts du côté des occupants, dont 350 militaires de toutes origines. On admet généralement que la répression a fait quelque 89000 morts malgaches chez les insurgés, estimation qui était celle de l’état-major à la fin de 1948».

Voilà pour les faits. Pour se souvenir maintenant, allez-y ! Franchement allez-y au Cloître des Billettes, 24, rue des Archives, 75004 Paris, Métro Hôtel de Ville (ligne 1) du 29 avril au 27 mai 2012 de 11h à 19h lundi au samedi et de 13h à 19h les dimanches et jours fériés, sans interruption pour «Portraits d’insurgés», les textes sont de l’écrivain Raharimanana et les magnifiques photographies (je m’y connais !) sont de Pierrot Men.

mercredi 16 mai 2012

Mise en œuvre d’un projet de records management électronique


La semaine dernière, sur le site de Tolbiac à la BnF, j’ai participé à une formation sur la «Mise en œuvre d’un projet de records management électronique» destinée aux archivistes, aux responsables de projets de gestion de l'information et à des gestionnaires de documents électroniques, etc. qui ont pour vocation une mise en œuvre d'un projet de records management (RM). Je l’aurai plutôt intitulée «Exemple d’une mise en œuvre d’un projet de records management électronique : le cas de la BnF» tellement cette formation était centrée sur l’exemple de la BnF à partir d’exemples d’outils BnF (Lotus Notes) et de leur système mis en production en 2004 mais effectivement déployé depuis 2006 pour la production et la gestion des documents élaborés quotidiennement par ses quelques 2500 agents répartis sur 7 sites.
Voilà pour le décor.

Sur la formation, on pourrait déplorer les lieux, toujours aussi désagréables (ces 4 tours moches) et incommodes notamment pour trouver un bureau, une salle de formation…je dis «salle de formation» pour le principe mais il s’agit en réalité de salles aveugles sans aération dans lesquelles on souffre de chaleur ou de froid ou de bruit (lorsque la clim’ est mal installée) et d’absence de lumière à tous les étages. Étages que l’on ne peut accéder que par des ascenseurs ! en effet, on nous prévient toujours d’éviter de prendre les escaliers par peur de se laisser enfermer et de se perdre.
Voilà pour le lieu.

Pour en revenir au programme, il était plutôt alléchant au départ :
  • Outils et ressources pour la gestion d'un projet de RM
  • Conduite du projet, équilibrer le projet, éliminer les points faibles
  • L'impact des questions logicielles et matérielles
  • Outils de la gestion des documents électroniques à la BnF
  • Les référentiels pour l’aide et l’accompagnement des utilisateurs pour la conduite du changement
  • Pilotage et outils statistiques
  • Travaux pratiques sur les fonctionnalités d'un système de RM
  • etc.
……..
En pratique, on nous a montré les outils de RM déployés à la BnF dès la production des documents de façon à maîtriser l'intégralité du cycle de vie de l'information utile. La démonstration était à la hauteur des intervenants (Aurélien Conraux, chef de la mission production documentaire et des archives, Matthieu Angebault, son adjoint, John Thomson et Thomas Ledoux, deux grosses pointures de l’ingénierie documentaire).
Ils sont tous très professionnels, très à l’aise dans leur prise de parole, échangeant très simplement les remarques et répondant d’une manière très claire aux questions des participants (ah oui, j’ai oublié de dire qu’on était une vingtaine environ : archivistes pour la plupart, mais aussi directeurs d’AD ou adjoint aux DAD, mais aussi des informaticiens ou des responsables de projets, de SAE, etc.).

J’ai retenu que la conception et le développement des fonctionnalités de, ce que les animateurs appellent les «bases de production», sont réalisées à partir de la base Lotus Notes et de Domino d'IBM. Il a été créé un catalogue centralisé de tous les documents de bureautique contenant des métadonnées principales (sur ce point je dis chapeau pour avoir résumer toutes les métadonnées utiles en un seul document). Ces documents ont un identifiant unique (genre BnF-ADM-2010-000001-01) et il est aussi possible d'indexer en plein texte des contenus.

L’intervention sur le SPAR (Système de Préservation et d'Archivage Réparti) de Thomas Ledoux, un ingénieur de haut vol, était franchement très technique. Au bout de la 2e diapositive j’étais déjà largué. Je ne dis pas qu’elle n’était pas utile mais elle aurait eu plus de mérite si Ledoux avait été plus terre-à-terre.
Pour résumer son intervention, la BnF a en fait imaginé et conçu un système qui puisse le permettre de préserver son patrimoine numérique (énorme), d’archiver l’ensemble de ses données et de répartir l’accès à ses données (c’est le fameux R de Réparti du SPAR). Cette mise en œuvre a commencé vers la fin 2005 et au début 2008 la Bnf est entrée dans la phase du marché-réalisation et a commencé les versements, la gestion des données, la migration, l’administration et l’exploitation pour enfin ouvrir le magasin d'archivage électronique de la BnF en 2010. Jusqu’à là je suivais. Ça s’est gâté à partir de l’OAIS et la présentation du cycle de vie des paquets, le format d’empaquetage METS et le standard de description PREMIS, DC, MIX, etc. Et encore je me parle pas des différents paquets selon leur statut…dans ce cas il fallait retenir les SIP, AIP, DIP. Sans compter ensuite la procédure des «requêtes simples et profondes» qui supposaient que tous les éléments soient asynchrones pour «préparer des opérations lourdes de migration, d’audit» en faisant attention à la «répartition des frameworks libres», etc. J’avais prévenu, c’est compliqué…

John Thomson a insisté sur l’architecture du logiciel, l’architecture matérielle et les performances du système ainsi que des réseaux.

J’ai bien aimé la présentation d’Aurélien Conraux sur la charte de la production documentaire qui s'applique à l'ensemble du personnel de l'établissement pour leur recommander les règles d'utilisation pour la production documentaire. J’ai aussi aimé les modèles de documents proposés aux agents pour accélérer la production documentaire et qui transcrivent automatiquement les métadonnées liées à ces documents (le système propose des métadonnées par défaut mais l’agent peut évidemment les modifier).
Cette charte répond certes aux intérêts des agents mais aussi à la législation existante sur les archives publiques (donc pratique !). Elle fait une petite trentaine de pages et c’est vraiment très instructif et cela nous donne de bonnes idées si on veut déployer un projet de RM.

L’intervention de Matthieu Angebault reposait sur les cas concrets et de manipulations du système opérationnel. La base de production, la création et le partage de document. Le travail collaboratif qui suit. La recherche et transmission d’informations. La gestion du cycle de vie des documents (documents validés, les différentes versions, les copies, etc.), la gestion des courriels et les liaisons avec les sites intranet et internet.

Bref, c’était une bonne formation et très utile. Et malgré quelques difficultés à comprendre la «répartition des frameworks libres» ou les paquets selon leur statut qui en font des SIP, AIP ou des DIP, je la recommande à tous pour une bonne entrée en matière du RM (je me suis également inscrit à une deuxième formation en juin, sur la façon de «Mener une démarche de records management» par Karine Cuney).

A suivre donc.

vendredi 11 mai 2012

Traduction française de la Tag Library de l'EAC-CPF



La voilà enfin cette publication tant attendue de la traduction française de la bibliothèque de balises ("Tag Library") de l'EAC-CPF réalisée par le groupe d'experts AFNOR CG46/CN357/GE4 "Données d'autorité". Elle est en format PDF sur le site des Archives de France http://www.archivesdefrance.culture.gouv.fr/gerer/classement/normes-outils/eac/

Je reprends ici, et en partie, le message de Claire Sibille-de Grimoüard (Ministère de la Culture, Direction générale des Patrimoines, SIAF, Sous-direction de la politique interministérielle et territoriale pour les archives traditionnelles et numériques) qui précise que cette traduction est le résultat de plus d'un an de travail collaboratif des archivistes et des bibliothécaires membres du dit groupe d'experts AFNOR.

L'objectif de cette publication est de fournir aux utilisateurs francophones la documentation nécessaire pour la mise en œuvre de l'EAC-CPF et pour son utilisation dans les formations, pour ainsi contribuer à promouvoir la diffusion du standard.

Pour l’instant les exemples sont ceux de la version anglaise originale mais des exemples français commentés d'instances EAC-CPF complètes sont fournis en plus de la traduction, sous forme de fichiers XML téléchargeables.

Comme vous le savez, des travaux sont en cours pour la révision de l'EAD dans le contexte actuel du web sémantique (voir notamment le compte rendu de Claire Sibille-de Grimoüard du 75e congrès annuel de la Société des archivistes américains à Chicago, les 22-27 août 2011, sur
http://www.archivesdefrance.culture.gouv.fr/static/5236 ). Aussi cette documentation de l'EAC-CPF est, à l’avenir, susceptible de prévoir ces évolutions. Le groupe d'experts AFNOR s'est donc engagé à participer à ce processus et veillera à la mise à jour de la traduction française de la bibliothèque de balises de l'EAC-CPF.

jeudi 10 mai 2012

Du nouveau pour les Archives départementales des Hauts-de-Seine


Je lis ce matin dans le magazine HDS (pour Hauts-de-Seine) que Patrick Devedjian, président du conseil général, souhaite sauver la caserne Sully, bâtiment sur les bords de la Seine à l'entrée de Saint-Cloud, et qui appartient à L'État, pour y implanter les Archives départementales des Hauts-de-Seine (du moins une partie).
Ceci, afin de le sauvegarder, de le restaurer et d’y installer des salles d’exposition des Archives départementales-92 ainsi que les documents actuellement conservées à l’étroit au même endroit (à Nanterre).
Mais cette caserne Sully sera, toujours d’après le magazine HDS, surdimensionnée pour les seules archives départementales. Aussi le conseil général envisagerait-il la réalisation de bâtiments complémentaires, genre résidence pour les étudiants, hôtel, restaurant et aussi un centre de séminaires. Tout ça pour optimiser la reconversion de cette caserne.
Quant je pense que les Archives nationales avaient également eu la possibilité d’aménager dans les casernes de Vincennes au lieu de…Pierrefitte-sur-Seine !

lundi 7 mai 2012

ICA-AtoM en plein développement




Mes «raisons personnelles» s’étant envolées le soir du 6 mai 2012, et sans pour autant voir la vie en rose, je vais de nouveau alimenter mon bloc-notes.

Je commencerai par vous parler d’un outil pour lequel j’ai été sollicité par les partenaires de son développement (ICA, Siaf, Unesco, etc.), pour devenir «membre de l’équipe internationale des formateurs» (et j’ai un certificat pour ça ! chic !). Il s’agit de l’ICA-AtoM dont l’acronyme en français donne à peu près ça : «Conseil international des archives – Accès à la mémoire [pour Access to Memory]».

Il s’agit d’un logiciel libre, collaboratif et multilingue (je reviendrai sur ces différents termes) qui permet à des petites institutions d'archives de décrire et de gérer les fonds d'archives (mais par extension, je pense aussi aux nombreuses Associations, à de petites sociétés qui veulent archiver et mettre à disposition leurs documents).

Les fonctionnalités de ICA-AtoM respectent bien évidemment toutes les normes de description du Conseil international des Archives (y compris le SKOS, le système d’organisation des connaissances mis en place tout récemment en 2009), les autres norme étant l’ISAD (G), la norme internationale pour les notices d’autorité archivistiques (ISAAR, CPF), l’ISDIAH (la nouvelle norme internationale, 2008, pour la description des institutions conservant des archives) et enfin la norme internationale pour la description des fonctions (ISDF), toujours de 2008 environ. Et il semblerait que ICA-AtoM est aussi conçu pour l’utilisation d’autres normes à venir.

Donc pour résumer, ICA-AtoM permet d’élaborer des instruments de recherche (IR) structurés, permet la publication de ceux-ci, d’effectuer des recherches avancées (avec possibilité de recherche/remplacer les termes dans les descriptions) et aussi d’importer/d’exporter des IR en EAD et EAC (et aussi des CSV, mais là je n’ai pas encore testé). La dernière version ICA-AtoM (1.2) permet aussi de gérer la localisation physique (élément EAD pour l’identification du lieu de stockage des unités documentaires décrites avec les numéros du magasin, du rayonnage, de la tablette ou tout autre indication de lieu physique, mais je n’ai pas souvenir qu’on puisse y indiquer le nom du bâtiment…à vérifier).

Bon, maintenant passons très rapidement sur la genèse du projet. C’est Peter Van Garderen (un archiviste canadien) et Peter Horseman (un enseignant hollandais) qui eurent l’idée de cet outil et qui ont proposé dès 2006, une version du logiciel à l’ICA. Une version alpha 1.0 a ensuite été présentée en 2008 au congrès de l'ICA à Kuala-Lumpur (Malaisie) et aujourd’hui c’est la version 1.2 que j’ai testé grâce à cette formation dispensée par ICA et ses partenaires, la semaine dernière (environ une vingtaine de participants venus d’une bonne dizaine de pays différents).

ICA-AtoM est aussi utilisable en version démo sur le site de démonstration http://ica-atom.org. sur lequel on peut consulter en ligne le manuel de l’utilisateur et aussi télécharger les outils techniques pour ses fonctionnalités (pour faire court, il s’agit de WAMP pour Windows, Apache, MySQL et PHP). En effet, ICA-AtoM a besoin de pages HTML pour fonctionner sur un navigateur (Firefox est conseillé), et ce à partir d’un serveur Apache. D’autre part, une base de données est aussi présente sur le serveur et c’est l’incontournable MySQL qui est utilisé pour son développement. Enfin PHP gère les requêtes et les réponses entre les «clients».
Grâce à cette technologie open-source, toutes les actions tels ajouter, afficher, rechercher, modifier et supprimer se font donc par des pages HTML sur un navigateur web.

Je voudrai juste souligner quelques lacunes que nous (les participants) avons constaté sur ICA-AtoM. Il s’agit de l’installation du logiciel. Chacun se souvient de l’installation de Pleade à ses débuts (Pleade 1.0 puis 2.0). Il fallait s’arracher les cheveux et passer la moitié du temps de la formation à expliquer aux participants la manière d’installer Pleade (surtout le 1.0) pour enfin respirer avec Pleade 3.0 (installation avec un simple .exe). Eh bien, là c’est presque pareil, il faudrait un .exe simple pour son installation. Aujourd’hui en effet, c’est un peu compliqué : il faut d’abord installer WAMP, puis créer une base de données (appelée Qubit), puis ajouter un utilisateur, puis le configurer, ensuite copier le zip ica-atom dans le dossier www en prenant soin de la deziper 2 fois, etc. Sans compter les bogues tels le «Aestan Tray Menu» qui survient dès lors qu'il y a un conflit avec Skype (parce que tous deux utilisent le même port), ou avoir installé un Wamp en 32 bits sur un OS en 64 (et inversement), ou encore si le XP est resté sur le Pack 2 (dans ce cas passer en Pack 3), etc. Et tous ces bogues, nous les avons découverts et résolus sur place (c’est surtout le génial Jean-François Moufflet qui les a résolu, soit dit en passant)…
Autre remarque que je tenais à souligner : ne pas oublier de bien documenter cette application à l'avenir (toujours en prenant l'exemple de l’installation de Pleade à ses débuts, Pleade 1.0 puis 2.0 étaient vraiment documentés, ensuite ça c'est gâté avec Pleade 3.0).

Bon. Pour mon premier billet depuis 2 ans, je ne vais pas trop me fatiguer. Je finirai donc par signaler qu’une version 1.3 sera disponible dès septembre et vous invite à vous intéresser davantage à ce nouvel outil en plein développement comme l’a très bien expliqué Frédéric Deshusses lors du forum des archivistes genevois il y a déjà 2 ans (en avril 2010 !). Voyez sur slideshare : http://www.slideshare.net/infoclio/ica-atom-court