lundi 28 janvier 2013

Le monument à la mémoire du général Leclerc à Antony

Le monument à la mémoire du général Leclerc aujourd'hui (dans le rond rouge)

Le monument à la mémoire du général Leclerc : voici un monument devant lequel je passe souvent à Antony, et même si par nature, les choses militaires me sont totalement indifférentes, j’ai trouvé intéressant de tracer son historique depuis le moment où André Blaise, alors maire d'Antony (1947-1955) répond à un certain Mauruqueu, domicilié alors au 40 Céline (juste à côté de chez moi !) en ces termes :

«Cher Monsieur, j’ai bien reçu votre lettre relative à la mort tragique du Général Leclerc, et soumettant à la Municipalité une suggestion pour honorer sa mémoire (…). Je crois devoir vous informer qu’un comité a été formé à Antony, précisément dans ce but, et je transmets bien volontiers votre lettre à ce Comité pour étude. Veuillez croire, etc. lettre du 18 décembre 1847» (Archives municipales d’Antony, 1 M 659).

Ce M. Mauruqueu serait-il donc à l’origine de ce monument ?

(Source : Archives municipales d’Antony, dossier 1 M 659)

Rappelons qu’Antony a été la première ville libérée du département des Hauts-de-Seine (département de la Seine pour être précis), et c’est donc tout naturellement qu’une cérémonie à la mémoire du Général se déroule au carrefour du Petit-Massy (angle de l’avenue de la Division Leclerc, route d’Orléans et rue de Chartres) le 6 décembre 1947 avec honneurs militaires par les troupes de la garnison de Paris.

Ce n’est qu’une année plus tard (en 1948 donc) qu’on trouve un extrait du registre des délibérations du conseil municipal d’Antony tendant à «l’érection d’un monument à la mémoire du général Leclerc à Antony» d’après l’initiative prise par la Fédération des œuvres d’Après-Guerre. On demande au Conseil de bien vouloir se prononcer sur l’emplacement susceptible de recevoir le monument envisagé.

(Source : Archives municipales d’Antony, dossier 1 M 659)

Très vite, le choix se porte sur «le terrain appartenant au département de la Seine et situé au lieudit Pont d’Antony entre l’avenue Rabelais (qui existe toujours) et la RN 20 (devenue D920 depuis)». On sollicite à cet effet, une cession à titre gratuit, au préfet de la Seine, du terrain choisi.
…mais problème! Il avait été prévu que cet endroit soit réservé à la mise en place d’un garage d’autobus assez important avec un projet de grande envergure du Métropolitain (lettre du préfet de la Seine au président du conseil général, 28 mai 1948)…mais finalement, toujours par délibération du conseil municipal d’Antony le 28 décembre 1949, on autorise la ville d’Antony d’ériger le monument à la mémoire du général Leclerc dans cette «parcelle de terrain cadastrée section BX n° I» mise à sa disposition gratuitement.

(Source : Archives municipales d’Antony, dossier 1 M 659
Ici le terrain cadastré B.X. n° 1 )

Les autres pièces de ce dossier concernent les plans de situation du monument, des photographies de l’emplacement choisi dans son état actuel ainsi que la maquette du monument, des dessins avec vue perspective, des notes sur le coût du projet et son mode de financement, des appels d’offres divers pour l’exécution des travaux de plantations (gazon des talus, etc.).



Source : Archives municipales d’Antony, dossier 1 M 659)
(le terrain B.X. n° 1 choisi pour le monument :  avant)

Les travaux achevés, restait à trouver une date qui satisfasse tout le monde : 15 octobre 1950? oui mais c’est la rentrée de la Chambre et «cette date ne rappelle rien de particulier, et ils [les parlementaires ?] seront en plein travail» (mais le 15 octobre était un...dimanche, va sans dire!)…le 26 novembre alors? oui, «ce serait plus indiqué et donnerait des possibilités  d’achèvement beaucoup plus normales et correspondrait à quelque chose qui a vraiment trait à la vie, ou plutôt, en la circonstance à la mort du général Leclerc» [le Général Leclerc est mort le 28 novembre 1947]…bon, va falloir trouver une date maintenant ! on pense retenir le 15 octobre «parce que [cette date] a été fixée par madame le Générale et que les fils du Général qui sont actuellement en permission seraient alors présents»…(compte-rendu de la réunion [du conseil municipal] du vendredi 22 septembre 1950 à 21h).

Source : Archives municipales d’Antony, dossier 1 M 659)
(le terrain B.X. n° 1 choisi pour le monument :  après) - inauguration -

Finalement, on décide d’inaugurer le monument le dimanche 15 octobre à 15H…15/10/1950 à 15H…on aime bien harmoniser les chiffres à Antony.

mercredi 16 janvier 2013

Les Hauts-de-Seine et ses données publiques sur opendata.hauts-de-seine.net




Lu dans mon HDS ce matin…HDS c’est le magazine bimestriel de notre Conseil général (des Hauts-de-Seine) qui nous présente toutes les actualités et les informations culturelles ou autres concernant les HDS.

Le jeudi 24 janvier 2013, le Conseil général mettra en ligne, via une plateforme dédiée, des données publiques des Hauts-de-Seine.
Données non confidentielles, librement et gratuitement accessibles en temps réel et réutilisable à souhait. En effet, le principe est de mettre à disposition des citoyens, entreprises, partenaires…, toutes les données publiques produites dans le cadre de l’activité du département. Il s’agira des données sur les projets (marchés publics, etc.), les CR et autres PV des conseils, des chiffres sur le budget, des informations autour du patrimoine public, des cartes géographiques et autres statistiques sous forme de diagrammes, et bien d’autres encore d’après ce magazine, comme le nombre des "bénéficiaires de l’APA, allocation personnalisé d’autonomie",…mais je suppose que cette plateforme garantira la protection des droits des uns et des autres…

Je lis aussi que «l’objectif est de donner accès, de manière simple et lisible, aux données publiques, dans une logique de transparence des dépenses et de l’action publique. (…), [cette] ouverture des données permettra au Conseil général d’engager ses services dans une démarche d’efficience du traitement de ses données et d’une nouvelle dynamique de dialogue avec les usagers… ».

Aurons-nous ainsi la possibilité de mieux comprendre l’action du département et de participer activement à la vie de notre collectivité ? 
«Ce projet s’inscrit aussi dans une dynamique de développement économique»…, je pense qu’en ayant accès à ces données, des professionnels pourront proposer des services au plus près des besoins et des attentes de la population, du moins on l’espère. Et l’article poursuit en louant les bénéfices de cette initiative grâce à la réutilisation des données publiques...

Donc, le système des «Données ouvertes» (faute de trouver un terme français à l’anglicisme «opendata») engendrera de nouvelles informations sous un nouvel format, qui elles mêmes proposeront nouveaux usages…en tout cas, cette initiative fera le bonheur des sociétés de dématérialisation ! Elle contribuera aussi à la bonne conservation des documents qui ne seront plus consultés que dans ce format dématérialisé et on peut espérer une amélioration du rendement des agents municipaux qui passent beaucoup de temps à classer et à trouver les documents administratifs.
Cette plateforme nous proposera aussi une recherche par mots-clés…

Bon, attendons de voir et tester tout ça le 24 janvier…en attendant, je vous conseille de visiter la version d’évaluation sur http://opendata.hauts-de-seine.net/

vendredi 4 janvier 2013

Les actes notariés concernant la propriété

Sources : Photos Libres,
http://www.photo-libre.fr
Suite du billet précédent…voyons comment les actes des notaires (mais aussi ceux de l’enregistrement, des hypothèques, du cadastre, ou d'autres sources comme les archives personnelles et familiales, etc.) peuvent être exploités pour l’histoire d’une propriété (à Paris).

Les recherches de propriété, ou celles sur le parcellaire parisien en général, sont en effet très demandées aux Archives nationales (mais aussi dans d’autres services d’archives) dans le Minutier. Or ces recherches, loin de se limiter aux minutes des notaires, doivent évidemment être croisées avec celles sur les censives et les droits seigneuriaux relatifs à la propriété. Pour cela nous disposons aux Archives nationales d’un centre spécialisé dans ce genre de recherche, il s’agit du Centre de topographie historique situé au Petit Caran…D’autre part, des recherches sur le cadastre seront aussi à mener notamment sur les plans-terriers ou atlas de censive établis pour percevoir le cens (dans ce cas, voir les Département des Cartes et Plans aux cotes N IV Seine, etc.).

Mais revenons aux actes conservés au Minutier central des notaires de Paris pour notre recherche concernant la propriété.

Notons tout d’abord que certains inventaires après décès, même s’ils demeurent une source imparfaite pour ce genre de recherche, peuvent être consultés utilement. Mais ce seront surtout les baux (les baux à loyer), les partages, les donations et les ventes qui nous serons précieux pour ce genre de recherche (pour les titres de propriété notamment). Les actes concernant les ventes d'immeubles sont les plus intéressants. Ils donnent en effet tous les renseignements sur les origines de la propriété, de la parcelle, etc.
Les devis et marchés conclus à l’occasion de travaux aussi ainsi que les quittances qui suivent généralement l’exécution des dits travaux (les fameux mémoires de travaux ainsi que les procès-verbaux d'estimation, de
procès-verbaux de réparations, etc.). Ne pas non plus négliger les actes sur les mutations tels les partages de succession, les contrats de mariage, etc.

D’autres sources complémentaires seront toutefois à effectuer pour une recherche sur la propriété et le bâti (parisien).

Ainsi le fonds du Châtelet (série Y) ou celui du Bureau de la Ville (série H/2) pour les permis de construire, les sentences d’adjudication du Châtelet ou les permis d’alignement d’encoignure délivrés à Paris pour une grande partie du XVIIe et XVIIIe siècles, etc. seront à compléter par les papiers personnels ou familiaux qui comportent souvent des titres de propriété ou des marchés de construction et puis bien évidemment, se déplacer aux Archives de Paris (boulevard Sérurier) pour le reste : cadastre, sommier des biens fonciers (qui donne des informations essentielles sur les mutations foncières avec adresses, dates, causes de mutations, noms des propriétaires et des notaires, etc.), enregistrement, etc.
En effet, depuis 1791 si tous les actes notariés sont soumis aux formalités de l'enregistrement, ceux sur la translation de propriété sont transcrits au service des hypothèques. Et leurs tables (mais parfois sous forme de répertoires sur fiches) sont parfaits pour trouver un acte si on connaît la date approximative ou un nom des parties (le nom d’une seule partie peut souvent suffire), ce qui permet de poursuivre la recherche dans nos fonds du Minutier central aux Archives nationales. Aux AD de Paris il s’agit des sous-séries DQ (DQ7, 14, 18, 19, etc.)...

Dans un prochain billet, on verra les actes notariés qui touchent le domaine de l’argent, du crédit, etc., comme les ventes, les quittances, les obligations, les rentes (baux, titres, constitutions de rente, les ventes ou rachats de rente, etc.), les tontines, les partages successoraux ainsi que la très grande variété des recherches menées à partir de tous ces actes.