vendredi 26 janvier 2007

L'après rasage

Cherchez l'erreur...
  • access provider – after shave - backup - barman - best of (le pire de tous) - blog (là je crache sur la soupe, mais tant pis) - bookmark - brainstorming (réponse : remue-méninges) - browser - bug - business - businessman
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La solution est ici...

mardi 23 janvier 2007

L’intérêt de la collection Rondonneau


La collection des journaux des Archives nationales (sous-séries AD XX/A et AD XX/B, voir notre billet du 11 janvier) est unique : elle comporte des titres que l’on ne trouve nulle part ailleurs, pas même à la Bibliothèque nationale, si l’on en croit le Catalogue collectif des périodiques. Elle est riche non seulement par les journaux parisiens, mais aussi par les périodiques de la province.

À la Révolution, on le sait, dans chaque département, des feuilles d’informations générales (principalement les débats des assemblées et les nouvelles de Paris), de renseignements locaux (affiches, avis et annonces divers, mouvements de navires, etc.), ou encore d’opinions, se multiplièrent. Cette presse de province, de parution irrégulière, figure donc, grâce à Rondonneau, en bonne place aux Archives nationales ; elle permet une confrontation, riche d’enseignements, entre les décisions politiques nationales ou départementales, telles qu’elles figurent dans les archives (comme les fonds des Comités dans la série D) et l’opinion publique telle qu’elle se manifeste dans les journaux. D’autre part, la Bibliothèque nationale ne possède parfois que quelques numéros d’un journal, dont on peut trouver les exemplaires manquants aux Archives nationales. C’est le cas par exemple du Journal de Marseille de Ferréol Beaugeard. Citons également, parmi les journaux de province lacunaires à la Bibliothèque nationale et complets aux Archives nationales : la Feuille Rémoise, le Créole Patriote de Milscent-Créole, le Journal de Lyon, le Journal Républicain de Marseille et des Départemens méridionaux ; et parmi les journaux étrangers de langue française : la Quintessence des Nouvelles, le Courier de l’Europe, Gazette Anglo-françoise, la Gazette des Deux-Ponts, etc. Les journaux spécialisés occupent enfin une place non négligeable dans la collection Rondonneau. Citons par exemple : la Feuille du Cultivateur, le Journal des Théâtres, le Journal Polytype des Sciences et des Arts, le Magasin des Modes, etc.

Voir la liste complète de ces journaux : Journaux et gazettes français et étrangers de la Révolution à la Commune, AD XX/A/1 à 659 (journaux français) et AD XX/B/1 à 84 (journaux étrangers) sur le site des Archives nationales

vendredi 19 janvier 2007

Je hais les anglicismes

Un anglicisme est un mot emprunté à la langue anglaise et utilisé dans une autre langue sans être encore bien intégré ans le vocabulaire de celle-ci. Employer le mot shit pour dire merde par exemple (je préfère ce dernier mot, va sans dire). Moi je dis que seules les personnes s’imaginant intelligentes ânonnent ces mots anglais (sans véritablement les comprendre).

L’autre jour en me promenant sur le nouveau pont dont j’ai oublié le nom, du côté de Bercy et de son joli parc Brassens, ma petite amie de cette période m’arrêtait pas me parler des billets d’avions «holocauste» qu’elle appréciait particulièrement. Parfois je comprenais «locaux» dans la manière dont elle prononçait ce nouvel anglicisme que je n’avais jamais entendu auparavant. Puis elle se retourne vers moi et me demande si je comprends ce terme (!)…comme toutes les femmes, elle possède en effet un sixième sens dont sont dépourvus les hommes. Tout penaud, je répondis que non…elle finit par m’expliquer que les billets low-cost (prononcez 'holocauste' ou 'lock-haust' selon que l’on anglicise américain ou britannique) ne sont ni plus ni moins que des billets d’avions 'à bas prix' ….

Voici des termes bien français (ou Q pour français-canadien) inusités puisqu’on leur a trouvé un équivalent en anglais, quel dommage...

  • à bas prix - actualiser, rafraîchir - actualités - administrateur de site, de serveur - aguichage - annuler - arrêt - arrosage - arroseur, euse - article de forum - avertissement - balise - bilan - blocnotes, blogue (Q) - bogue - boisson allongée (Q) - cadre - clic, cliquer - contre - copie de sauvegarde - courrier électronique, courriel (Q) - créditbail - cybersquattage (Q) - dialogue en ligne
  • clavardage (Q) - diffusion pour baladeur, baladodiffusion (Q) - diffusion systématique sur la toile, webdiffusion (Q) - échauffement - échéance - éliminatoire - en direct - entraîneur - fenêtre intruse, fenêtre-pub d'entrée (Q) - fin de semaine - flair - forum - fouineur - fournisseur d'accès - fournisseur d'accès à internet - frimousse, binette (Q) - gestion d'entreprise - gestionnaire - glisserdéposer - gomme à mâcher - gratuiciel, graticiel - grillepain (Q
  • habillage (Q) - heure de grande écoute - homme d'affaires - jeune pousse - les affaires - lettre d'information - liste de diffusion - liste de vérification - livre électronique - logiciel - manche à balai - manche à balai - matériel - meilleur moment, le meilleur - meneur - message multimédia - minimessage - mise à jour - modèle - module d'extension, greffon, plugiciel (Q) - monoplage (Q)
  • navigateur, butineur - nouvelles - oléoduc - ouverture de session (Q) - page d'accueil - parc de stationnement - parefeu dynamique (Q) - partagiciel - pilote de périphérique - pirate - pleintemps - police de caractères - portfolio, portefeuille (Q) - posteàposte (Q) - présonorisation - prêt-à-tourner (Q) - primauté - pseudonyme - réinitialiser - remueméninges - répartir - restauration rapide - retour en arrière - rétrolien, pisteur - révision
  • scanneur, numériseur - serveur - serveur mandataire - signet - téléchargement - téléchargement (vers le serveur) - témoin (de connexion) - tir au but - visionneur, visualiseur (Q) - webcaméra (Q).

jeudi 18 janvier 2007

Les accroissements de la collection Rondonneau


En 1891, la sous-série AD XX prit la dénomination définitive de « Gazettes, journaux et placards » (voir mon billet du 11 janvier), après qu’on lui ait adjoint un ensemble d’affiches, de gravures et de faire-part. De 162 volumes en 1854 (AB XII/2. Recensement de la collection Rondonneau, 10 décembre 1854 : les journaux, d’après ce recensement, auraient occupé aux Archives nationales trois tablettes correspondant approximativement à 162 volumes), la collection des journaux français s’accrut et passa, en 1891, à 455 ; celle des journaux étrangers resta constituée de 30 volumes environ. Les divisions effectuées à cette époque furent conservées ; l’ensemble resta donc divisé en trois sous-séries qui subsistent aujourd’hui : AD XX/A, pour les journaux français ; AD XX/B, pour les journaux étrangers ; AD XX/C, pour les affiches, gravures et faire-part.
L’ensemble déjà considérable des journaux révolutionnaires provenant de la collection Rondonneau s’est accru à la fin du siècle de dons multiples et variés. Sans dresser la liste exhaustive de ces différentes acquisitions, il est possible de distinguer quelques étapes de cet accroissement :

  • 24 mai 1892: don de Marcel Fréville de deux liasses d’imprimés de l’époque révolutionnaire et de douze liasses de pamphlets et écrits politiques provenant de la bibliothèque de J. Desnoyers. Bien que peu connu, ce don était d’un grand intérêt, car il ne comprenait pas moins de 166 titres de journaux dont 55 existant déjà dans la collection des Archives nationales (AB V/D/7, dossier « dons de documents de 1891 à 1900 »).
  • 1902 : don de Eugène Baillet, membre du comité de surveillance des bibliothèques du 3ème arrondissement de Paris (Arch. nat. AB V/D/9, dossier 1). Il s’agit essentiellement de journaux sur les journées de juin 1848 (aujourd’hui AD XX/A/626 à 628).
  • 1913 : don du docteur Laveran, membre de l’Institut, d’une collection de journaux lorrains édités pendant la guerre de 1870 (aujourd’hui AD XX/A/649).
  • 1919 : don de Georges Clemenceau, alors président du Conseil, de trois numéros du Journal de Rouen et du département de la Seine-Inférieure (aujourd’hui AD XX/A/630), ainsi que d’une collection de journaux relatifs à la guerre de 1870 et à la Commune de 1871 (aujourd’hui AD XX/A/631 à 635).
  • 1927 : don d’André Berthelot, alors sénateur de la Seine, fils du célèbre chimiste Marcellin Berthelot, de cinq portefeuilles de journaux relatifs à la guerre de 1870 et à la Commune de 1871 (cotés précédemment AD XX/A/636 et 637), complétant la collection dite de « Clemenceau ». Ces deux dernières collections ont été regroupées par la suite, puis classées alphabétiquement par titre de journaux.
  • 25 novembre 1929 : don de Maurice Foulon, député adjoint au maire d’Aubervilliers, d’une liasse de journaux de 1870-1871 (Arch. nat. AB V/D/12).
Une liste des ces journaux et gazettes français et étrangers de la Révolution à la Commune [AD XX/A/1 à 659 (journaux français) et AD XX°B 1 à 84 (journaux étrangers). Catalogue, 1998, 253 p.] se trouve sur le site : voir cette liste complète sur le site des Archives nationales

mercredi 17 janvier 2007

-Xmx512m, fin

A bout de force et de patience, nous avons fini par lever le lièvre du -Xmx512m soi-disant non déclaré lors de l’installation Pleade2 sur certains postes (voir notre billet précédent). C’est une collègue qui, ayant consacré son dimanche après-midi, nous livre la solution...
En réalité, l'adresse de la machine Java n’est pas indiquée dans les nouveaux scripts (pour ceux qui ont Pleade1, cela ne pose pas de problème puisque tout a déjà été configuré), en revanche pour Pleade2, lorsque survient le problème ‘windows ne trouve pas -Xmx512m’ alors que la totalité du ‘package’ a été installé, voici ce qu’il convient de faire:
  • Désinstaller (par panneau de configuration/suppression de programmes) toutes les versions de Java présentes ainsi que Pleade2 et supprimer le répertoire PLEADE.
  • Redémarrer.
  • Retélécharger Pleade2, l'installateur va nous proposer d'installer Java et on accepte (puisque on l'a supprimé...), on installe ensuite tout le ‘package’ normalement.
  • Mais avant de démarrer Pleade, il faut manuellement déclarer la variable d'environnement de Java pour que Windows le trouve : panneau de configuration/système/avancé/variables d'environnement/nouveau : le nom de la variable est JRE_HOME (attention ! à taper en majuscules), la valeur est C:\Program Files\Java\jre1.5.0_07. on valide et voilà : Pleade démarre sans problème !!!!
Bonnes publications et merci encore à toute l'équipe de Pleade (http://pleade.org) pour cette excellente plateforme.

jeudi 11 janvier 2007

Histoire du fonds Rondonneau et de la collection des journaux des Archives nationales

Sous l’intitulé « journaux français et étrangers », les Archives nationales conservent quelque 800 titres de périodiques, bulletins, pamphlets et écrits divers parus durant la période pré-révolutionnaire, révolutionnaire, la guerre de 1870 et la Commune de 1871. Cette collection forme les sous-séries AD XX/A et AD XX/B des Archives nationales.

En 1848, fut déposée aux Archives une collection d’imprimés connue jusqu’à aujourd’hui sous le nom de collection Rondonneau. Louis Rondonneau, garde des archives de la Chancellerie en 1790, puis chef du bureau des décrets au ministère de la Justice de 1791 à 1793, fut amené, de par ses fonctions, à constituer une collection unique d’imprimés qu’il mit à la disposition du public dans sa boutique située rue Saint-Nicaise, dans l’ancien hôtel de Longueville.
La collection comportait plusieurs fonds. Une partie, la plus importante, était partagée en dix-sept ensembles méthodiques ; cette collection, que Rondonneau appela la Bibliothèque historique de la Révolution, regroupait des lois, arrêtés, actes ministériels, rapports, opinions, discours, pamphlets, journaux concernant l’histoire de France avant et pendant la Révolution française. Rondonneau partagea les dix-sept sous-séries méthodiques, cotées plus tard AD I à AD XVII, en deux grandes parties : l’Ancien Régime et la documentation postérieure à 1789. Parallèlement, il créa une collection chronologique de Clovis à 1810. Cette série constitue pour la France avant 1789 un véritable « bulletin des lois ». Les sous-séries AD I à AD XVII sont particulièrement riches : elles permettent de compléter les séries des archives judiciaires, administratives ou politiques conservées aux Archives nationales. Il y a notamment dans AD III (Justice et droit criminel), AD IV (Agriculture, eaux et forêts), AD IX (Finances) des collections complètes et uniques d’édits, ordonnances et arrêts. Citons particulièrement, dans AD IX (Finances), le fonds Lemarie d’Aubigny, un ensemble quasi complet de lois et règlements enregistrés à la Chambre des comptes de Paris depuis 1201. Cette collection est particulièrement précieuse si l’on sait que les archives de la Chambre des comptes ont totalement brûlé dans l’incendie de 1737, et que la suite a été en partie détruite durant la Révolution.
À la suite de nombreuses transactions qui durèrent cinq ans (de 1799 à 1804), cette collection fut acquise par le Gouvernement le 10 ventôse an XII (1er mars 1804) et déposée au Louvre avec le fonds de la Secrétairerie d’État où elle demeura jusqu’en 1848, date de son transfert au Palais Soubise et de son intégration dans les fonds des Archives nationales.

L’ensemble déjà considérable des journaux révolutionnaires provenant de la collection Rondonneau s’est accru à la fin du siècle de dons multiples et variés, dans un prochain billet je dresserai cette liste d’après les recherches effectuées dans la sous-série AB/V/D/7 et 9…

samedi 6 janvier 2007

-Xmx512

« Ayez, si vous pouvez, un langage simple, et tel que l'ont ceux en qui vous ne trouvez aucun esprit : peut-être alors croira-t-on que vous en avez ».
Jean de la Bruyère.

Il y a quelque temps je me suis amusé à télécharger Pleade 2.0PR1 disponible depuis septembre 2006 (Pleade est un outil libre conçu spécifiquement pour la publication d'instruments de recherche sous la forme de documents EAD... l'EAD étant un format XML pour structurer des instruments de recherche, format compatible avec l'ISAD(G) et utilisé dans de nombreux pays, etc, pour en savoir plus, voyez les sites appropriés à l’EAD, l’ISAD(G) ou à Pleade sur www.pleade.org). Cet outil de publication permet de diffuser des instruments de recherche archivistiques avec un puissant moteur de recherche ainsi que de nombreuses possibilités d'adaptation. J’en suis fort content d’autant que je reconfigure l’habillage et modifie Pleade (c’est permis puisque c’est outil libre !) pour obtenir une interface personnalisée, en particulier en ce qui concerne la présentation de l'information, le graphisme, etc.
J’ai également installé pour deux de mes collègues ce puissant outil de publication mais sur le poste d’une troisième collègue, au démarrage de Pleade (une fois l’installation terminée donc), nous obtenons cette erreur « -Xmx512 pas adapté ou quelque chose de ce genre », et rien n’y fait, impossible de démarrer l’application…on se renseigne sur la toile, et il paraîtrait que ce problème est inhérent à ceux qui utilisent « tomcat 5.0.19 sur un serveur dédié qui tourne sous readhat 7.2 ! et que si dans le manager (ou on peut voir l'évolution de la mémoire de la JVM la mémoire est plafonnée a 63.56 Mo alors celle-ci est à 512Mo de mémoire, alors pour passer à 1 Go on nous propose d’ajouter dans le fichier catalina.sh ce petit code :
.
paramètres -Xmx512
#!/bin/sh
# -----------------------------------------------------------------------------
# Start Script for the my own CATALINA Server
# -----------------------------------------------------------------------------

exec startup.sh -Xmx512

Monsieur de la Bruyère, au secours…

jeudi 4 janvier 2007

Les magistrats d’Alsace-Lorraine


La tranche de la sous-série BB/6/485 à 488 des Archives nationales, dossiers de magistrats d’Alsace-Lorraine avant l’annexion, n’était munie jusqu’alors que d’un simple état numérique indiquant pour chaque cote les trois premières lettres du premier et du dernier nom du magistrat. Un inventaire de 2004 (consultable en ligne : voir en bas de ce billet) donne la liste alphabétique de ces dossiers. Ils concernent les magistrats des cours d’appel et de tribunaux de première instance : présidents, conseillers, procureurs généraux, procureur de la République, avocats généraux, substituts, juges, juges suppléants ; ils concernent aussi le personnel des justices de paix : juges de paix, suppléants et greffiers de justices de paix en Alsace-Lorraine exclusivement, entre 1850 et 1870.
La circulaire du 15 mai 1850 crée le dossier individuel (ou dossier de carrière d’un magistrat). Auparavant, il y avait au ministère de la Justice des dossiers de mouvement (ou de remplacement ou de présentation pour les juges de paix et leurs suppléants). Établis lors d’une vacance ou de mutation de poste, ces dossiers contenaient des renseignements sur les candidats proposés mais aussi sur les causes du départ du prédécesseur (retraite, décès, nomination à d’autres fonctions, etc.). Ce sont ces dossiers que nous trouvons majoritairement dans BB/6/485 à 488. De fait, pour compléter certaines informations, le chercheur aura intérêt à consulter soit la tranche BB/6(II)/1-611, dossiers personnels de magistrats ayant cessé leurs fonctions entre 1848 environ et 1900 environ, soit les dossiers de pension dans BB/25. À l’inverse, les dossiers pour lesquels il n’y a aucun « prolongement » dans d’autres sous-séries constituent de véritables dossiers individuels (c’est le cas par exemple de nombreux juges de paix).
Le contenu d’un dossier de magistrat obéit (à partir de 1850) à des règles définies par le ministère de la Justice : outre son nom, ses prénoms, sa date de naissance, on y trouve généralement, les notices individuelles avec l’état des services, les dates de ses mutations successives ainsi que des renseignements confidentiels (rapports avec les supérieurs hiérarchiques, le culte auquel il appartient, etc.) ; les pièces d’état-civil ; les demandes de places ainsi que des recommandations ; des demandes de décoration (Légion d’honneur le plus souvent) ; les ampliations des décrets de nomination, le procès-verbal d’installation ; des présentations d’autres candidats (lorsqu’il s’agit de juges de paix ou de leurs suppléants) ; des dossiers de plaintes ou d’enquêtes disciplinaires complètent parfois ces dossiers...

Consulter cet inventaire en entier

mercredi 3 janvier 2007

Dossiers de détenus politiques (1908-1932) dans BB/37


En juin 2002 des documents ont été retrouvés par hasard au rez-de-chaussée d’un magasin des Archives nationales. Les cotes provisoires DP 1 à 10 leur ont été alors attribuées et un bordereau de deux pages a été rapidement dressé. Ces papiers concernent essentiellement des dossiers de détenus politiques de 1908 à 1932 environ. En 2006, ils ont été conditionnées en 19 cartons et cotés définitivement BB/37/1 à 19 (ministère de la Justice). Elles n’ont d’autre lien que leur attachement au service producteur (l’Administration pénitentiaire a en effet été rattachée au ministère de la Justice en 1911).
Les détenus politiques ont depuis toujours bénéficié d’un régime spécial. Déjà, le décret du 11 novembre 1885, portant règlement du service et du régime des prisons pour courtes peines, avait indiqué, par son article 99, qu’un règlement spécial déterminerait les dispositions applicables à tous les individus condamnés pour faits politiques (réputés innocents jusqu’au jour de leur condamnation ; ils étaient, de fait, considérés comme simples prévenus et tiraient avantage de toutes les dispositions relatives à l’usage des vêtements personnels, au port de la barbe et des cheveux, etc.). Un projet d’arrêté d’Ernest Constans, alors ministre de l’Intérieur en 1890, renforça ses mesures en faveur des détenus politiques, notamment sur les dispenses du travail (art. 2) ou sur les autorisations et les conditions des visites (art. 3), etc. (voir BB/37/1, dossier 1, règlements applicables aux détenus politiques ainsi que BB/37/5, dossier Boniface, dans lequel est joint une transcription de l’art. 52 portant règlement du service et du régime des prisons de courtes peines affectées à l’emprisonnement).
Classés par circonscriptions pénitentiaires ou chronologiquement, les dossiers des détenus (individuels ou collectifs) forment la majeure partie de ce groupe documentaire (cartons 4 à 19), ils contiennent les notices de renseignements de ceux-ci, des extraits de jugements, des demandes d’encellulement, des décisions de mise en liberté ou des décisions de transfèrement, des listes des visites, une nombreuse correspondance ainsi que des coupures de journaux complètent ces dossiers parmi lesquels on signalera celle de l’affaire du Bonnet Rouge (Goldschild dit Goldsky, Marion et Landau, condamnés pour intelligences avec l’ennemi le 15 mai 1918, BB/37,9-10) ou encore ceux relatives aux grèves ou aux manifestations du 1er mai (BB/37/6, 7, 13, 16).
Si de nombreux documents ne permettent aucune étude de fond sur un sujet précis (notamment pour l’administration pénitentiaire pour laquelle les informations devront être complétées par celles conservées dans la série Y des Archives départementales), d’autres autorisent beaucoup d’espoir dans des domaines de la recherche spécialisée ou de recherches individuelles et ponctuelles portant sur une affaire précise. Ainsi les documents de l’affaire des Camelots du roi (BB/37/5) fourniront un apport non négligeable pour l’histoire du mouvement royaliste ou de l’extrême droite française (voir en particulier leurs dossiers individuels de détenus ainsi que les notes sur les conditions de leur détention). Issus des milieux lycéens et étudiants, les Camelots du roi sont une organisation de jeunesse française créée en 1908 et rattachée au mouvement monarchiste français de l’Action française (influencée par la doctrine maurrassienne). Ils sont dirigés, lors de leur création, par Maxime Real del Sarte, président de la Fédération nationale des Camelots du roi. En décembre 1908, ils chahutent violemment le cours d’Amédée Thalamas à la Sorbonne à qui ils reprochent d’avoir insulté Jeanne d’Arc. Leur action soulève cependant la désapprobation des milieux royalistes (voir les copies de la correspondance échangée par les Camelots détenus à la Santé, BB/37/5) et met en doute l’avenir de leur mouvement (voir la correspondance de Maxime Real del Sarte à sa mère, à la comtesse de Courville ou à Charles Maurras, BB/37/5). Enfin on notera l’intérêt des ces documents pour l’étude de l’antimilitarisme entre 1908 et 1910 ou des autonomistes alsaciens de 1927 à 1930.

Voir l’inventaire complet sur le site des Archives nationales

mardi 2 janvier 2007

Le Muséum d’histoire naturelle à Tatihou (Manche)


Les 3 cartons de la sous-série AJ/15/849-851 des Archives nationales renferment des documents sur le laboratoire maritime du Muséum d’histoire naturelle à Tatihou (Manche). C’est en 1881 que l’assemblée des professeurs du Muséum demande au ministre de l’Instruction publique la création d’une station maritime dont seul le Muséum d’histoire naturelle de Paris, parmi tous ceux de l’étranger, était jusqu’alors dépourvu. Dans sa séance du 31 janvier 1888, une assemblée rassemblant les professeurs du Muséum et le Conseil des Bâtiments civils approuvent les plans d’aménagement de l’ancien lazaret de Tatihou (Manche) soumis par l’architecte Dauphin, ancien inspecteur du Muséum d’histoire naturelle, connu pour avoir déjà installé la station maritime d’Alger. Par le décret du 16 juillet 1888, ce domaine consistant en un enclos d’environ 200 mètres, situé sur une île de 28 hectares à moins d’un mile de Saint-Vaast-la-Hougue et sur lequel s’élevaient diverses constructions, fut donc cédé au Muséum d’histoire naturelle afin d’y établir un laboratoire de zoologie maritime. L’île de Saint-Marcouf-de-Terre (aussi appelée l'île de Terre, aujourd’hui devenue une réserve ornithologique protégée) fut affectée au Muséum par le décret du 28 mars 1894 pour servir d’annexe au laboratoire maritime de Tatihou (AJ/15/850, dossier 1).
Le budget de 80000 francs prévu pour l’installation du laboratoire en 1891 est suivi d’un crédit annuel de 3000 francs (en 1892) et d’une subvention régulière allouée par le ministère de la Marine, service de la pisciculture, pour la mise à disposition aux naturalistes des locaux, installations, embarcations ou autres dépenses occasionnelles tels les achats de produits chimiques, de poissons, de nourriture d’alevins, d’ouvrages scientifiques, les frais de correspondance, etc.
En 1910, le projet d’établissement d’une section de disciplinaires au fort de l’île suscita l’émoi auprès des employés du laboratoire. Ils multiplièrent réclamations et recours auprès de leur ministère de tutelle. Edmond Perrier, directeur du laboratoire, exposa personnellement au général Sarrail les conséquences désastreuses qu’aurait pour un établissement scientifique « connu dans le monde entier » la réalisation d’un tel projet (voir AJ/15/851, dossier 3).
Dès le début des hostilités de 14-18, l’île de Tatihou servira de camp d’internement des sujets austro-allemands (voir AJ/15/850, dossier 2). Une partie du personnel est mobilisée, supprimant ainsi toute l’activité scientifique du laboratoire. Locaux, objets et bateaux sont réquisitionnés (le Tic-Tac, vedette à moteur et la Comatule, sloop à voile, le sont en août et septembre 1914) par les autorités militaires et ne seront restitués qu’en 1919.
En 1925, le laboratoire sera transféré à Saint-Servan puis à Dinard, remplacé par une école de plein air de « l'Hygiène par l'exemple » (voir AJ/15/850, dossier 1) puis par un Centre de rééducation en 1948 jusqu'à sa fermeture en 1984. À la suite d’une convention de gestion passée entre le Conseil Général de la Manche et le Conservatoire en octobre 1989, l'île sera désormais gérée par le Conservatoire du Littoral. Le 5 juin 1992, un Musée Maritime de l'île Tatihou ouvre ses portes à l'occasion du tricentenaire de la bataille de la Hougue. Il comprend un musée maritime, des représentations du monde maritime, un atelier de charpente navale, un centre de découverte de l'environnement marin, une réserve ornithologique, des jardins maritimes.

Pour en savoir plus sur l'île de Tatihou

Pour consulter l'inventaire complet de AJ/15/849-851

L'hôtel d'Assy



L'hôtel de Soubise constitua le noyau des Archives (le décret portant l’acquisition de cet hôtel est en AF/IV/298, plaquette 2132) qui se développèrent de sa création à 1962 par l'acquisition d'autres immeubles, tous de grande qualité (hôtels d'Assy, de Breteuil, de Boisgelin, de Fontenay, de Jaucourt).
Cette aire de près d'un hectare abrite les Archives nationales dans le quartier du Marais à Paris les plus complètes au monde dans le cadre du pur style classique français. Mon bureau est précisément l’hôtel d'Assy ! Celui-ci avait été acquis par Jean-Claude Geoffroy d’Assy le 3 septembre 1787 pour 110 000 livres. Geoffroy d’Assy, caissier royal de la recette générale, avait donné à ses enfants comme précepteur l’astronome Delambre, et l’on construisit pour lui un petit observatoire sur le toit de l’immeuble (qui fût hélas détruit en 1910). À sa mort en 1793, l’hôtel passa à sa veuve Élisabeth Lelong, puis en 1826 à leur fils Alexandre-Louis, ancien conseiller au Châtelet. C’est celui qui chargea son fils Claude-Aimé-Alfred de le vendre aux Archives du Royaume le 28 mai 1845…pour mon grand plaisir aujourd’hui puisqu'une partie de cet hôtel n'est plus ni moins que mon bureau !