Évoquant la lancée de Pleade 3.0 en mars 2008, Lully 1804, dans son billet fort intéressant daté du 25 février 2008 « (…) [trouvait] que ce serait encore hasardeux de se lancer dans la V3 si on dispose déjà de la V2, et ce d'autant plus que toute la documentation sur la V3 reste à faire (ou, si elle est rédigée, elle n'est en tout cas pas disponible à ma connaissance)».
Ce à quoi j’avais répondu que, certes, tout ce qu’on pouvait faire sur la version 2.0 en modifiant les .css ou les .html des fichiers dit d’habillage ou de configuration n’était plus possible sur la version 3.0, mais que je trouvais malgré tout Pleade 3.0 plus abouti que la version précédente, notamment par la visionneuse d'images intégrée à cette V3.
Mais pour justifier l’absence de la documentation de la V3, on se rappellera la raison invoquée par Martin Sévigny, le concepteur de Pleade, de ne pas «compliquer le travail de l'archiviste» puisque l’usage a démontré que de nombreuses options de paramétrage étaient peu ou pas du tout utilisées par les utilisateurs de cet outil formidable tant pour la publication des instruments de recherche (IR) en EAD/XML que pour comprendre l’architecture générale d’une publication, voir le site officiel de Pleade 3.0 sur http://www.pleade.com/
On y annonce que la version 3.1 sortirait en avril 2008 (!). Et que celle-ci inclurait notamment de nouvelles fonctionnalités telles que l'historique des recherches, des statistiques sur les recherches, la possibilité de proposer des contenus différents selon la provenance des consultations, etc.
Force est de constater que la fin de l’année 2008 approche et que cette version 3.1 n’est toujours pas proposée. Y aurait-il de l’eau (de l’AJLSM) dans le gaz (de la société Anaphore) ? Le mariage de l’eau et du gaz est en effet fort déconseillé !
Mais qu’on ne se méprenne pas, si l’ironie est de mise, on ne peut que féliciter AJLSM puis AJLSM-Anaphore d’avoir proposé dès 2002, un outil libre (le premier du genre !) permettant de diffuser des IR archivistiques dans une architecture web.
Gageons qu’au cours de l'année 2009, une nouvelle version de Pleade 3.x verra le jour !
5 commentaires:
C'est la simplification de l'interface de chargement de fichiers EAD, qui avait comme raison la non-utilisation de la plupart des fonctionnalité.
Pour justifier l'absence de doc, Martin Sévigny avait expliqué qu'AJLSM et Anaphore étaient de petites boîtes comparées à d'autres mastodontes du marché, et qu'il leur était difficile de donner toutes les clés à ces sociétés pour développer à moindre coût Pleade 3 au profit du client.
Là où je suis gêné, c'est que :
1. du logiciel libre sans doc, c'est à peu près contradictoire.
2. pour produire Pleade 2 (bel outil, salvateur dans le paysage désert de la publication d'inventaires d'archives en ligne), ces deux sociétés avaient, il me semble, bénéficié de subsides du Ministère de la Culture. Donc ce n'était pas de la pure générosité.
Bref, ils n'ont pas fait le pari de l'économie du libre, qui est :
1. en fournissant le logiciel et la doc (en anglais au moins), je suscite la création d'une communauté de développeurs plus ou moins amateurs (AJLSM-Anaphore auraient pu mieux entretenir un espace d'échanges, forum, etc. entre développeurs)
2. je bénéficie d'une expertise forte sur ce logiciel, puisque c'est moi qui l'ai créé. Donc même si n'importe qui peut le personnaliser, personne ne le fera mieux que moi.
Pardon, j'ai enregistré le précédent commentaire en "anonyme". Une simple erreur de clic.
Je partage votre point de vue sur Pleade 3 cher Lully, un logiciel libre sans un minimum de documentation, c'est un peu contradictoire. De toutes les manières, l’utilisateur final ne maîtrisait pas les subtilités des «skins» et des «labels» et par conséquent ne personnalisait pas toutes les fonctionnalités, se contentant dans un premier temps de publier en ligne ses IR d'archives dans un environnement web (en intra ou en internet) et, avec un minimum de connaissance des protocoles d’E/S et avec l’accord de son Conseil général pour les services d’AD, il personnalisait son environnement, mais dans un second temps seulement.
Au reste j’ai bien fait de garder, sur un autre poste, la configuration complète de la V2 avec une documentation complète qui me permet de modifier tout l’habillage…je me demande par ailleurs comment me suis-je procuré ce fichier .pdf (pour la V2 seulement, mais très bien documenté)…
Pour répondre à votre question, il existe bien un espace d'échanges, de forum, etc. entre développeurs, au reste j’y suis abonné, mais il est pour l’instant un peu en rade, c’est un peu dommage…
Bonne continuation dans votre science des monnaies.
Je suis Louis Colombani, gérant de la société Anaphore.
Je viens de "tomber" sur cet échange. Je ne veux pas discuter ici sur le fond, philosophie open source ou pas. Non que le sujet soit inintéressant, ni qu'il m'indiffère, bien au contraire, mais la question est complexe et les commentaires parfois un peu réducteurs. Il est vrai que l'on ne dispose pas forcément de toutes les informations nécessaires.
Ma mise au point portera sur l'affirmation selon laquelle nous aurions bénéficié de subsides du ministère de la culture pour Pleade 2.
Non. Le ministère avait participé largement au financement de SDX avant de changer de politique pour des raisons plus ou moins obscures. Pleade 1, puis 2 ont été financés par AJLSM et Anaphore. Ils ont bénéficié de quelques commandes, en particulier du CHAN. Pleade 3 a nécessité de très gros développements, donc de très importants investissements, entièrement supportés par les deux sociétés.
C'est en faisant un peu le recensement des utilisateurs de Pleade que je suis retombé sur votre blog. Je dois dire que je suis plutôt satisfait de constater que les utilisateurs sont très nombreux, en particulier dans les centres de recherche et en particulier pour ceux qui n'ont fait appel ni à AJLSM, ni à Anaphore, sauf pour des conseils gracieux (EHESS, MSH Dijon, MSH Nanterre, Museum national d'histoire naturelle, écrits du for privé, BM Lyon, CERARE, Université Pierre et Marie Curie, Denver Public Library, nombreux services d'AD testant leurs IR avec Pleade et d'autres que nous ignorons). Les résultats sont inégaux, mais, par exemple, la DAF vient d'annoncer la mise en ligne du site du CN2SV qui a fière allure. Aussi, nous avons plutôt le sentiment que nos sociétés "subventionnent" des services publics, ce qui est un sujet de fierté.
Nous avons, en 2008, participé à la réunion annuelle des archivistes américains à Chicago et pu constater à quel point la France a une avance considérable en matière d'outils de production et de mise en ligne des instruments de recherche XML/EAD. Pour l'instant, notre rôle n'est que moyennement reconnu et nous sommes peu soutenus, si ce n'est par des encouragements sympathiques et sincères des institutions avec lesquelles nous travaillons directement.
Tout à fait prêts à reprendre avec enthousiasme l'aventure open source, avec une communauté, souterraine mais réelle, d'utilisateurs de Pleade. Il nous manque seulement un peu de carburant et du temps (c'est la même chose) pour reprendre la route et avancer à plus vive allure. Mais nous gardons le cap et le moral. Et si vous avez des tuyaux !
Merci de votre commentaire M. Colombani. Je ne vous cache pas que j’ai beaucoup de respect pour votre contribution, de concert avec AJLSM, à la mise en ligne des instruments de recherche XML/EAD et à la réalisation d'outils de production.
Je me souviens des premières expériences et des stages divers où nous réalisions d’excellentes instances en XML/EAD mais …sans aucune possibilité de les visualiser par manque d’outils de publications ! Nous restions alors frustrés jusqu’en octobre 2002 et la présentation de Pleade 1.0.
Je suis content de constater que vous avez bien compris le ton de mon billet d’humeur : tout ceci est à prendre avec beaucoup de recul et un brin d’humour puisque je suis conscient en effet que la question demeure complexe et que Pleade 3 a nécessité de très gros développements et de très importants investissements entièrement supportés par vous !
Je constate que vous souhaitez «garder le cap et le moral pour reprendre la route et avancer à plus vive allure»…j’espère que vous trouverez des partenaires pour des subsides entre autres mais aussi pour le soutien «moral» parmi tous les utilisateurs fort nombreux de Pleade (centres de recherche, BM, AD, etc.).
Je vous souhaite d’excellentes fêtes de fin d’année M. Colombani à vous et à l’équipe d’Anaphore.
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