dimanche 2 novembre 2008

Benoît Springer


Un petit coup de cœur pour commencer le mois de tous les saints et de tous les défunts en tout genre, voici Les Funérailles de Luce aux éditions Vents d'Ouest.
Benoît Springer récidiviste après Les Trois ombres, autre bijou sur le même thème au reste, celui des âmes errantes…
Ici notre petite Luce, 6 ans, personnage très attachant, passe ses vacances avec son grand-père Roger, jardinier, vendeur de légumes au marché et accessoirement turfiste. Nous sommes en Charente-Maritime, notre Luce, curieuse de tout (Springer a dessiné une planche entière qui montre Luce observant une coccinelle se promenant sur un étal du marché !, magique et hors du temps !)… notre Luce passe donc des journées agréables en aidant son grand-père à ramasser les œufs frais des poules paisibles. Mais, on le sait tous, les enfants innocents voient souvent ce que nous, adultes, avons cessé d’admettre de nos yeux brouillés par le matérialisme excessif de nos sociétés actuelles. Ainsi Luce croise de temps à autre (au marché, au jardin, etc.) un genre de personnage nu et tout noir tenant par la main une petite fille voilée qui tient sous le bras une boîte de Lu qu'elle remplie de cocottes en papier à chaque décès dans ce petit village charentais.
Les images sont magnifiques, les plans séquences admirablement pensés, le trait juste et les dialogues (ainsi que les silences) bien choisis. Le Noir-et-Blanc est magnifiquement tracé. C’est vraiment un hymne à la vie et à l'amour mais aussi à la vieillesse, la solitude.
À conseiller pour tous les âges.

Aucun commentaire: