Voici une histoire qui ne manque pas de tranchant (à tout point de vue), jugez-en…
Condamné le 5 septembre 1885 par la cour d’assises du Tarn aux travaux forcés à perpétuité pour parricide, notre Ludovic-Jean-Baptiste de Virvent purge sa peine à Saint-Laurent en Guyane depuis le 10 septembre 1885. Pour le punir de plusieurs évasion manquées on décide de le condamner à 2 ans de la double chaîne le 29 novembre 1898 puis à 5 ans de la même peine accessoire le 24 octobre 1902 et à 2 ans de réclusion cellulaire le 15 novembre 1911 toujours pour tentative d’évasion. C’est loin d’être un tendre notre de Virvent…
Le 5 décembre 1911, de Saint-Laurent, il adresse cette lettre au ministre de la Justice pour lui proposer l’exécution d’une…guillotine.
«Qu’il me soit permis à un prisonnier à la Guyane depuis vingt-six ans dont la conduite (sauf quelques folles évasions) [ne manque pas trop d’humour notre transporté] n’a mérité personnellement aucune punition dans toute cette existence de peines toujours croissantes, de vous adresser ce projet.
C’est une guillotine, ou plutôt une poinçonneuse [décidément, il ne manque pas d’humour notre inventeur !] où la séparation de la tête et du corps (au point de vue vital) s’opère sans effusion de sang…
Le casque A [voyez l’image] qui maintient la tête place l’occiput en face du poinçon qui va séparer le cervelet des vertèbres cavicules [pour clavicules sans doute], guidé par une ouverture évasée où il vient frapper.
F [voyez encore l’image] est le poids qui force le couteau à pénétrer. Un déclenchement D - D’ le fait tomber en A’.
Une crémaillère C fait placer le patient [ ! ! !] en face du point A’, élevant le siège en C’ où est l’exécuteur ; enfin une trappe T permet de faire disparaître ou glisser dans sa dernière demeure le condamné [ouf ! ! !].
[signé] le transporté n° 20920 Devirvent».
Le dossier (en BB/18/2484) ne comporte que 3 pièces : l’extrait des registres matricules du transporté, la présente lettre et une note sur laquelle on peut lire «aucun intérêt, proposition de classer, 3.2.12 [et une autre écriture précise : ] même avis, voilà à quoi les transportés occupent leurs loisirs».
Sans commentaires…
2 commentaires:
J'chui l'poinçonneur des Lilas ... Tra la la.
M'étonne plus si on a remplacé ces mecs par des machines à composter ! ;)
hummm..."voilà à quoi les poinçonneurs (des Lilas)occupent leurs loisirs"....
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