Au delà de cette imagerie populaire bon enfant, les faits sont nettement plus graves. Aux Archives nationales, le dossier de cette affaire porte le numéro 1648 A 06 (en BB/18, division criminelle), mais toutes les pièces relatives à l'instruction ou au procès sont conservées aux Archives départementales.
Le dossier en BB/18 contient une centaine de pièces sur des rapports, sur la correspondance entre les autorités constituées, des lettres anonymes, des coupures de presse, etc. Dans l'une d'elle, Hules Bertagna journaliste au "Le Journal", n'hésite pas à titrer le 12 octobre 1906, "Un village terrorisé, le mystère de Pégomas".
Il poursuit "Il y a plus d'un mois, vers onze heures du soir, le village est réveillé en sursaut par le tocsin : c'est la maison Morand au quartier de Saint-Pierre qui brûle. Malgré tous les secours, le feu anéantit l'immeuble. Dix jours après, à la même heure, nouvelle alarme, à l'Ouest cette fois, au quartier du Château. La maison de M. Mul est bientôt détruite par les flammes. Le lendemain, toujours vers onze heures, un immense grenier à foin appartenant au nommé Michel Armanet est la proie du fléau (...) et voilà que deux ou trois jours plus tard, la bastide de M. Joseph Raybaud prend feu à son tour et flambe entièrement (…) puis c'est chez M. Merle. Décidément c'en est trop, etc. (…) le préfet a trouvé aussi que cela avait assez duré et il a dépêché sur les lieux un commissaire spécial adjoint de Nice, M. Cotoni, pour faire une sérieuse enquête et essayer de mettre la main sur ces sinistres gredins."
Entre temps, des coups de feu avaient aussi été tirés sur des habitations…bref c'est la panique et plusieurs agents de police et autres officiers sont dépêchés dans la région. Le rapport de la direction générale des services de recherches judiciaires du 12 janvier 1913 donne la répartition de "ces forces" (3 commissaires de police, 8 inspecteurs, 1 officier de gendarmerie et pas moins d'une cinquantaine de sous-officiers et gendarmes ! ils se relayent toutes les nuits à des postes mixtes).
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