Le vide sur les étagères dans mon bureau : des fichiers de F/7 ont été reconditionnés, désinfectés, restaurés, «code-barrés» et sont maintenant conservés dans les magasins |
J’occupe dans le Marais une aile de l’hôtel d’Assy qui est officiellement mon bureau mais qui tient aussi lieu de salle des inventaires «de la section moderne» (aujourd’hui feue section du XIXe siècle).
Mon bureau abrite (abritait ?) non seulement tous les instruments de recherche produits par la section (les originaux pour la plupart mais aussi des doubles qui ont tous fait l'objet d'une fiche de traitement spécifique dans le cadre du Chantier de dématérialisation pour le déménagement à Pierrefitte-sur-Seine : numérisation, saisie en mode texte, encodage dans un format allégé de l’EAD mise au point spécialement par ce Chantier et qui n'utilise qu'une trentaine de balises sur les centaines, de façon à pouvoir prendre en compte la diversité des instruments de recherche)…donc mon bureau abritait non seulement les instruments de recherche, mais encore toutes sortes de répertoires sur fiches ou de fichiers de travail.
Ainsi, j’ai longtemps côtoyé les papiers de la Police (de la série F/7 Police) conservés ici pour une raison qui m’a toujours échappé (leur place était en fait dans les magasins). Ils avaient été mis à la disposition du public et avaient fait l'objet de classements considérables, d'abord au Comité de Sûreté générale, puis aux ministères de la Police et de l'Intérieur.
Ces instruments de travail, d'un usage courant, furent classés avec soin, sur fiches pour les besoins du service et aussi par ordre alphabétique : arrestations, émigrés, dossiers politiques, etc. Ces anciens répertoires servent encore aujourd'hui aux recherches.
Voici la liste de ceux qui étaient dans mon bureau («salle des inventaires de la section moderne») à Assy et qui sont maintenant conservés dans les magasins. Il avait été question un moment (dans le cadre du Chantier dématérialisation), de les transférer sur de nouveaux supports (microfilmage ou numérisation), mais cela ne s’est pas fait. En revanche, ils ont été conditionnés, reconditionnés désinfectés, restaurés si besoin et «code-barrés» avant leur intégration dans la base récolement topographique qui recense chaque article effectué dans les magasins, rayonnages après rayonnages, en mentionnant son identifiant dans le service (leur cote), son emplacement précis et des informations sommaires sur son état matériel.
Ce qui reste de la tablette de la "Série dite Archives" ( F/7/4216-4385/2 ) |
F/7*2200/299-313 Série dite Archives F/7/4216-4385/2
F/7*2114-2156 B. P. (an v-an XIV) F/7/6139-6464.
F/7*2157 Division Morin (juillet 1814-17 mars 1815). F/7/6623-6624.
F/7*2158-2160 Division Desmarets (27 mars-juillet 1815). F/7/6625-6629.
F/7*2200/314-320 Affaires politiques [Duplay], (1814-1830) F/7/6636-6677.
F/7*2161-2200/32 Affaires politiques [P. P.] (1815-1830). F/7/6678-6997.
F/7/2200/286 O. G. [Objets généraux] (1814-1830) F/7/9747-9823.
Ces papiers anciens de la Police sont ceux qui avaient été versés aux Archives nationales. Le reste, toujours conservé à la Préfecture de Police, dans l'île de la Cité jusqu’en en 1864 a péri en très grande partie pendant la Commune. Autre dégât : le bombardement de Paris en janvier 1871, le préfet de l’époque a fait descendre dans les caves de la Préfecture des liasses considérées comme précieuses, et ici aussi tout le reste disparut (d’après Les Archives historiques, artistiques et littéraires, t. Ier , p. 420, ont ainsi disparu 80 registres des ordres du roi, une cinquantaine de registres contenant la correspondance des lieutenants généraux de police,300 cartons environ de dossiers relatifs aux prisonniers par lettres de cachet, 80 cartons de pièces de théâtre soumises à la censure, 2 cartons sur l'Affaire du Collier, des. milliers de registres et de cartons sur les prisons et les emprisonnements de la période révolutionnaire, des édits, lettres patentes, ordonnances, arrêts, etc., snif donc.
Comme pour les documents de la série BB, ceux de la Police portent aussi (surtout pour cette période antérieure à 1830), des lettres de séries avec ou sans chiffres. Ce système de codification interne servait au personnel de cette période pour retrouver la trace d’un document selon les bureaux. Commode donc. Comme je l’avais fait avec la série BB, voici une petite liste de ces lettres de séries des différentes catégories de dossiers (la connaissance de ce système de cotation peut être utile) :
Lettre A pour «Affaires administratives» (1819-1823) (auj. F/7/* 959-961/1-4, F/7/ 9340-9441)
Lettre A 2 pour «Affaires administratives» mais pour la période 1824-1830 (auj. F/7/ 9442-9584, F/7/ 9585-9610).
Lettre A 3 pour Suicides; mouvement des étrangers (1830-1837) (auj. F/7/ 9729-9730, F/7/ 11976-11980).
Lettre B pour Affaires diverses (17 nivôse-28 germinal an IV), F/7/ 7090-7129.
- B 2 (28 germinal-26 fructidor an IV), F/7/ 7130-7185.
- B 3 (26 fructidor an IV-13 messidor an V), (auj. F/7/ 7186-7266).
- B 4 (13 messidor an V-2 nivôse an VI), (auj. F/7/ 7267-7359)
- B 5 (2 nivôse-6 thermidor an VI), (auj. F/7/ 7360-7473)
- B 6 (17 thermidor an VI-19 fri- maire an VII), (auj. F/7/ 7474-7513)
Lettre B. P pour Bureau Particulier [des affaires politiques] (an V- an XIV), (auk. F/7/ 6139-6464, F/7/ 6607-6612, F/7/ 6620)
Lettre E pour Affaires d'Espagne (1822-1830), (auj. F/7/ 11981-12075), et autres variantes pour les lettres E. R pour Espagnols réfugiés (1831-1835), F. É pour Forçats évadés (1815-1844), etc.
Lettres K 1 à K 7 pour Passeports (an XI-1813), (auj. F/7/ 10868-11072)
Lettres O. G pour Objets Généraux [des affaires administratives] (1814-1830), (auj. F/7/ 9747-9823)
Lettres P, P 2, P 3, pour Pelet [2e arrondissement de la Lozère] (an XII)
Lettres P. P pour Police Politique [affaires politiques donc] (1814-1830), (auj. F/7/ 6678-6997) avec des variantes en P 1 à P 4.
Lettres R, R 2, R 3, pour Réal [1er arrondissement] (an XII-1814)
Lettre S avec des variantes en S 2 à S 6 pour les Affaires diverses des Affaires politiques (1805-1814), etc.
Tous ces fichiers ont donc été reconditionnés, désinfectés, restaurés si besoin et «code-barrés» pour être maintenant conservés dans les magasins. Ça fait vide dans mon bureau…
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