lundi 3 septembre 2007

Le sommet des dieux

(Habu Jôji, alors jeune, est sur cette première de couverture)

Aujourd'hui il faut interdire l’Everest aux alpinistes ! car depuis une dizaine d'années des milliers d’alpinistes et de randonneurs qui viennent gravir le toit du monde depuis 1953 (date a laquelle Hillary et le sherpa Tensing ont réussi leur ascension) ont transformé la région en une véritable poubelle. Parmi les tonnes de détritus, on trouve du matériel de randonnée, des tentes, des déchets alimentaires ou pharmaceutiques, des gobelets, des cannettes de fer blanc, du verre, des vêtements, des vieux papiers, des bouteilles d'oxygènes trop lourdes à redescendre, des seringues usagées, des ampoules, etc. Cette accumulation de déchets sur l'Everest commence à être un vrai problème, or plus de 2 200 personnes le gravissent encore chaque année !

Moi je vous parle de l'aventure des premières expéditions. Celles ci sont racontées, d'une manière romancée certes, mais d'une manière particulièrement poignante dans Le Sommet des dieux, une bd en 5 volumes que j'ai dévoré en 2 jours. Un grand coup de coeur (merci à la bibliothèque d'Antony de s'en être procuré). C'est une adaptation de l'œuvre originale de Yumemakura Baku et dessinée par le formidable Jirô Taniguchi (Quartier lointain en 2 volume ou encore L'Homme qui marche, romance poétique presque sans parole) et publié en français aux éditions Dargaud.

L'histoire est simple et émouvante. En 1924, George Mallory disparait avec son compagnon de cordée Andrew Irvine en essayant de gravir pour la première fois l'Everest. La grande question est de savoir si ces deux alpinistes ont atteint le plus haut sommet du monde avant de disparaître purement et simplement. Cette question pourrait trouver une réponse si leur appareil photo, retrouvé par hasard dans une boutique à Katmandou, contenait la pellicule pour pouvoir en exploiter les épreuves. Les héros de cette bd sont Fukamashi, un photographe spécialisé en alpinisme, et Habu Jôji, un alpiniste opiniâtre et extrêmement doué qui veut à tout prix faire toutes "les premières"…il s'attaque entre autres à la première ascension de la face Nord-Ouest de l'Everest en hivernal, en solitaire et sans oxygène ! une folie !

Le sommet des dieux est une immersion totale dans le monde de l'alpinisme. On y plonge avec une facilité déconcertante et l'enquête policière autour de l'appareil de Mallory est tout simplement passionnante. L'intrigue progresse doucement mais ne piétine jamais.

Pour finir, le roman rejoignant la réalité : le corps de Mallory a effectivement été retrouvé en 1999 et des rumeurs avaient circulé sur son appareil de type Kodak et en 2004 (soit 80 ans plus tard) une équipe est allée sur place à sa recherche...à suivre donc…

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour Danis,
Cette BD de Taniguchi est formidable. Toutes ces parois avec leurs dangers et les étapes à respecter et à franchir. Néanmoins, ma BD préférée de Taniguchi est "L'homme qui marche", un livre contemplatif d'un amoureux de la nature vivant dans une mégalopole japonaise. Autres ouvrages de Taniguchi que j'ai beaucoup appréciés : "Le journal de mon père" et "Quartier lointain". En revanche, les autres livres de cet auteur ne m'ont pas autant séduits.
Mon coup de coeur, toujours côté BD, a été la lecture de "La guerre d'Alan" d'Emmanuel Guibert.

Salutations

P.S : ta poésie est remarquable ; tu devrais sérieusement (peut-être que tu l'as déjà fait, alors dans de cas là persister) la proposer aux éditeurs ; elle mérite d'être publiée et lue

DA a dit…

Bonjour lecteur anonyme,
Merci de tes encouragements, en effet Taniguchi dans "L'homme qui marche" ou "Le journal de mon père" ainsi que "Quartier lointain" nous touche de sa poésie magnifique.
A ce propos, je te remercie aussi de ton intérêt pour mes modestes poèmes un peu difficiles puisque je joue moins sur la forme textuelle que sur des images touchées, des couleurs senties, des sons feutrés…
Je les ai édités, mais seulement pour le plaisir d’en avoir un exemplaire à la maison et d’en offrir à celles dont j’ai utilisé la présence et qui m’ont servi d’égérie…

Je confirme aussi que "La guerre d'Alan" de Guibert est une autre référence.

Danis