On n'ose pas imaginer la surprise d'A. Briand, ministre de la Justice, lorsqu'il reçoit de Dunkerque, le 22 février 1908, un pli à l'en-tête de la "présidence de la République, le représentant légal militaire, L. Legrand".
Dans cette enveloppe, notre ministre trouvera un mot bref, toujours à en-tête le cachet de la présidence de la République "par décision présidentielle de la Présidence de la République (sic), M. le ministre de la Justice fera insérer d'urgence les décisions présidentielles et pièces ci-jointes au Journal officiel, [signé] etc". Les documents imprimés en question sont des "citations à l'ordre du jour de l'armée", des "copies de jugements présidentiels de la Présidence de la République" ou des "copies de jugements de monsieur le présidence de la République" dont celle-ci très amusante :
"Montenuis, avoué à Dunkerque et le directeur Crédit Lyonnais à Calais, prévenus de flagrant délits de vols, seront écroués à la prison jusqu'à ce que le Crédit Lyonnais ait exécuté le jugement de la présidence de la République du 24 juillet 1907"…[un visionnaire ce Lambert Legrand, président de la République ! quand on connaît l'histoire actuelle du Crédit Lyonnais].
On s'en émeut au ministère de la Justice, on ouvre un dossier de la Division criminelle (qui porte le numéro 999A08, aujourd'hui BB/18/2386/1) pour, tout compte fait, la clore aussitôt car relevant d'une affaire qui somme toute semblait provenir d'un fou. On cherchera cependant, par pur principe, à retrouver l'imprimeur qui aurait fabriqué pour notre "président de la République" ce papier et ce faux cachet, et l'affaire sera close le 27 février 1909.
En souvenir nous garderons cette carte de visite d'un Lambert Legrand, président de la République l'espace d'une année.
Dans cette enveloppe, notre ministre trouvera un mot bref, toujours à en-tête le cachet de la présidence de la République "par décision présidentielle de la Présidence de la République (sic), M. le ministre de la Justice fera insérer d'urgence les décisions présidentielles et pièces ci-jointes au Journal officiel, [signé] etc". Les documents imprimés en question sont des "citations à l'ordre du jour de l'armée", des "copies de jugements présidentiels de la Présidence de la République" ou des "copies de jugements de monsieur le présidence de la République" dont celle-ci très amusante :
"Montenuis, avoué à Dunkerque et le directeur Crédit Lyonnais à Calais, prévenus de flagrant délits de vols, seront écroués à la prison jusqu'à ce que le Crédit Lyonnais ait exécuté le jugement de la présidence de la République du 24 juillet 1907"…[un visionnaire ce Lambert Legrand, président de la République ! quand on connaît l'histoire actuelle du Crédit Lyonnais].
On s'en émeut au ministère de la Justice, on ouvre un dossier de la Division criminelle (qui porte le numéro 999A08, aujourd'hui BB/18/2386/1) pour, tout compte fait, la clore aussitôt car relevant d'une affaire qui somme toute semblait provenir d'un fou. On cherchera cependant, par pur principe, à retrouver l'imprimeur qui aurait fabriqué pour notre "président de la République" ce papier et ce faux cachet, et l'affaire sera close le 27 février 1909.
En souvenir nous garderons cette carte de visite d'un Lambert Legrand, président de la République l'espace d'une année.
2 commentaires:
Je suis admiratif devant ces pièces manuscrites conservées malgré tout aux archives et ces personnages qui "osent" se manifester dans l'ordre républicain, même si leur raison vacille.
Dans un autre ordre d'idée, je me souviens d' Aguigi Mouna débarquant chaque année Place de l'Horloge au Festival d'Avignon. Fascinante personnalité !
Merci JPJ. J'ai lu avec un grand intérêt l'article sur Mouna. Le rapprochement est en effet très pertinent. Le site est également très riche en billets divers et j'ai apprécié la personnalité de cet auteur mi-poète mi-sérieux (mais on peut tout aussi être poète et sérieux !).
Merci de cette ouverture vers les autres sites personnels qui ne demandent en fait à se faire découvrir...
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