Le sentier de la Bièvre de Massy à Jouy tel que je l’avais fréquenté, en à peine quelques mois, s’est considérablement transformé. Les haies, les clôtures, les aménagements techniques, le bois, le cours d’eau même, se sont uniformisés au point que ce chemin, d’habitude «sauvage», s’est peu à peu aseptisé, humanisé presque (dans le sens où la présence humaine se fait prégnante un peu plus sur chaque feuille, sur chaque branche, sur chaque herbe).
Ces jolies haies de noisetiers pourpres, de hêtres roses et blancs, voire pourpres selon les variétés, de cognassiers à la couleur rouge intense ou parfois ces haies de mûriers impénétrables que j’évitais ou que je contemplais encore non loin du bois de Verrières, ont fait place maintenant, par ci par là, à des haies de laurier-cerise !
Même les clôtures (autrefois décoratives et changeantes de couleur au rythme des saisons car formées précisément de ces haies disparues), par l’effet de quelque grâce, se sont électrifiées ! et l’œil évite d’instinct et par agacement cette cloison laide, froide et scarifiée brusquement exposé au regard.
De nombreuses pancartes d’interdictions insolites se donnent à lire et se prêtent à rire : «il est interdit de nourrir les chevaux» puis plus loin… «sauf si c’est du pain vraiment sec» ; sur une autre « propriété privée » un calligraphe a rajouté « la [propriété privée] est un vole (sic) »…
Mais plus encore que tout, ce sont les graffitis disgracieux que laissent des illettrés intelligents sur les murs ou encore les plates-bandes jonchées par endroits de papiers gras qui nous surchauffent l’esprit et nous envahit très vite d’un sentiment de malaise et on mesure très vite l’ampleur de la tâche des agents communaux du syndicat intercommunal d'assainissement de la vallée de la Bièvre qui s’occupent de ce sentier au fil des saisons…
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