mardi 6 novembre 2007

Les miniatures du Louvre

(Madjou dans le désert - Madjou est fou de Layla, etc.
c'est le Tristan et Yseult oriental)

Depuis que j'ai visité les deux expositions temporaires du Louvre la semaine dernière, Les chefs d'œuvre de l'Aga Khan Museum et Le chant du monde, l'art des Séfévides, je m'intéresse aux miniatures persanes.

J'ai appris que les thèmes de la miniature persane sont pour la plupart liés à la mythologie persane, à l'histoire des prophètes, à la narration ou à la poésie. L'aspect particulier de la miniature persane réside surtout dans l'imagination créative dont elle propose de découvrir à travers la beauté de la nature et de la perception artistique de celle-ci dans ses chefs d'œuvres qui datent du XIVe au XVIe siècles environ. Ensuite vers 1600-1660 c'est le déclin des manuscrits enluminés et le développement d’un genre spécifique : la page d’album, qui privilégie les silhouettes allongées, avec des têtes petites et arrondies des sujets de riches courtisans, des échansons, mais aussi des paysans ou des derviches, et les thèmes portant principalement sur des scènes d'amour, des portraits et même des copies d'images européennes. Puis un nouveau genre faisant apparaître des fleurs et des oiseaux apparut XVIIIe siècle sonnant le glas de la grande période des miniatures.

La fonction la plus importante de la miniature est sans aucun doute l'illustration (elle donne une image à un texte littéraire, le rendant plus agréable et facile à comprendre). De nombreuses œuvres littéraires ont inspiré les grands artistes de leur temps tel Ferdowsi qui à la fin du Xe siècle, a créé son immense poème épique (plus de 50000 couplets), Shâh Nâmâ (Le Livre des rois), qui, dans, relate par des faits et des légendes, l'histoire du pays depuis la création du monde jusqu'au début du VIIe siècle. Au XIIe siècle, le poète Nizami a créé son romantique et très populaire Khamsa (cinq poèmes) considéré comme un des chefs d'œuvre de la littérature persane, etc, etc.

Les miniatures que je préfère sont celles du XVIe siècle, et plus particulièrement celles du Shâh Nâmâ dit de Shah Tahmasp qui traduisent une habileté rare à créer dans un espace limité, la représentation d'une scène particulière ou d'un paysage; par exemple, le dessin d'un palais, incluant une partie de sa cour, de son jardin et de son intérieur, l'architecture et les paysages sont reproduits aussi complètement que possible et les portraits dans les composition n'étaient plus contraints et statiques mais étaient peints de manière plus vivante et naturelle. Le décor des marges était réalisé de différentes manières : encartées, c’est-à-dire insérées dans un papier différent, sablée d’or, d’après une habitude chinoise, ou encore peinte en couleurs ou à l’or, etc.


(Geyomars, souverain du monde, c'est le folio 20
du Shah-Name de Shah Tahmasp que je préfère le plus,
elle est la propriété de l' Aga Khan Trust for Culture)

Six pages de ce Shâh Nâmâ de Shah Tahmasp (qui comptaient 258 miniatures !) sont exposées dans la salle des chefs d'œuvre de l'Aga Khan Museum, une autre partie est dans l'autre salle de l'art des Séfévides. Un vrai régal pour les yeux et l'imagination. J'ai oublié de me munir d'une loupe, mais j'y compte bien retourner !

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