samedi 14 avril 2007

L’œuvre de Charles Rohault de Fleury au Muséum d’histoire naturelle

Les 4 cartons de la sous-série AJ/15/863-866 des Archives nationales renferment des documents sur les travaux effectués au Muséum d’histoire naturelle de Paris par l’architecte Charles Rohault de Fleury entre 1833 et 1867.


De son œuvre, on remarquera la variété des projets non exécutés mais aussi celle des ouvrages effectués : de modestes fabriques de jardin (dont on conserve quelques remarquables planches aquarellées en AJ/15/863, dossier «projets divers») aux serres chaudes d’une facture mélangeant fer et verre réalisées entre 1834 et 1860 et pour lesquelles l’architecte s’est abondamment documenté jusqu’à se déplacer en Angleterre en 1833 pour y étudier le système adopté dans ce pays pour leur construction (AJ/15/864, dossier «voyages en Angleterre»).

Les nombreux dessins, calques, plans, relevés, croquis, rendus, planches aquarellées, comptes des travaux, études préparatoires, devis détaillés et correspondance administrative ou privée relative aux travaux du Muséum d’histoire naturelle entre 1833 et 1864 conservés dans ce groupe documentaire autoriseront beaucoup d’espoir dans tous les domaines de recherche.


Sur la monographie des œuvres de Charles Rohault de Fleury tout d’abord : ils apporteront un éclairage nouveau sur ses théories et son mode de travail en regard du contexte historique et conjoncturel de cette période (difficultés financières permanentes du Muséum et valse des directeurs entre 1833 et 1860 : Cordier, Chevreul et Geoffroy-Saint-Hilaire), des courants de pensées et des idées (la rapide évolution des sciences au XIXe siècle, l’intérêt pour les terres lointaines et les voyages scientifiques, qui entraîneront des nouveaux champs d’exploration et la création de nouvelles chaires, de nouveaux laboratoires, de nouvelles galeries, etc).


Pour l’histoire de l’architecte et de la pratique architecture ensuite : les travaux du Muséum ont été un long processus impliquant plusieurs acteurs (état, administration, professeurs qui donnaient leur avis sur les projets, etc.), et entre projets et réalisations, ce groupe documentaire illustre la place de Rohault de Fleury face aux exigences de ses commanditaires et à celles des entreprises lorsqu’il s’agissait de passer un marché et de rédiger les cahiers des charges.


Il permettra aussi de comprendre le contexte dans lequel l’architecte a évolué pour ajuster sa pratique et sa recherche architecturale, et ce, à travers ses nombreux projets souvent abandonnés (le logement du jardinier ou l’abri pour le cachalot, repoussés par les professeurs, voir «projets divers» en AJ/15/864).


Enfin, on ne négligera pas l’intérêt de ce groupe documentaire (AJ/15/863-866) pour l’histoire de l’environnement et de l’urbanisme ainsi que pour l’histoire des techniques (l’abondante documentation sur les serres chaudes, en AJ/15/864 et AJ/15/866, expliquera la causalité d’apparition et d’adaptation de celles ci, elle permettra ainsi de remonter au contexte et au processus qui a conduit à leur création et à leur transformation, voir en particulier le dossier «programme de construction des serres chaudes» en AJ/15/864).


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