mardi 16 septembre 2008

Projet de guillotine pour éviter toute effusion de sang


(projet de guillotine)


Voici une histoire qui ne manque pas de tranchant (à tout point de vue), jugez-en…

Condamné le 5 septembre 1885 par la cour d’assises du Tarn aux travaux forcés à perpétuité pour parricide, notre Ludovic-Jean-Baptiste de Virvent purge sa peine à Saint-Laurent en Guyane depuis le 10 septembre 1885. Pour le punir de plusieurs évasion manquées on décide de le condamner à 2 ans de la double chaîne le 29 novembre 1898 puis à 5 ans de la même peine accessoire le 24 octobre 1902 et à 2 ans de réclusion cellulaire le 15 novembre 1911 toujours pour tentative d’évasion. C’est loin d’être un tendre notre de Virvent…
Le 5 décembre 1911, de Saint-Laurent, il adresse cette lettre au ministre de la Justice pour lui proposer l’exécution d’une…guillotine.

«Qu’il me soit permis à un prisonnier à la Guyane depuis vingt-six ans dont la conduite (sauf quelques folles évasions) [ne manque pas trop d’humour notre transporté] n’a mérité personnellement aucune punition dans toute cette existence de peines toujours croissantes, de vous adresser ce projet.

C’est une guillotine, ou plutôt une poinçonneuse
[décidément, il ne manque pas d’humour notre inventeur !] où la séparation de la tête et du corps (au point de vue vital) s’opère sans effusion de sang…

Le casque A [voyez l’image] qui maintient la tête place l’occiput en face du poinçon qui va séparer le cervelet des vertèbres cavicules [pour clavicules sans doute], guidé par une ouverture évasée où il vient frapper.

F
[voyez encore l’image] est le poids qui force le couteau à pénétrer. Un déclenchement D - D’ le fait tomber en A’.

Une crémaillère C fait placer le patient [ ! ! !] en face du point A’, élevant le siège en C’ où est l’exécuteur ; enfin une trappe T permet de faire disparaître ou glisser dans sa dernière demeure le condamné [ouf ! ! !].

[signé] le transporté n° 20920 Devirvent».

Le dossier (en BB/18/2484) ne comporte que 3 pièces : l’extrait des registres matricules du transporté, la présente lettre et une note sur laquelle on peut lire «aucun intérêt, proposition de classer, 3.2.12 [et une autre écriture précise : ] même avis, voilà à quoi les transportés occupent leurs loisirs».

Sans commentaires…

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'chui l'poinçonneur des Lilas ... Tra la la.

M'étonne plus si on a remplacé ces mecs par des machines à composter ! ;)

Anonyme a dit…

hummm..."voilà à quoi les poinçonneurs (des Lilas)occupent leurs loisirs"....