mercredi 14 février 2007

De l'hypocauste au chauffage central

L'objet représenté ici est l'ancêtre de notre chauffage actuel et se trouve dans mon bureau, à l'hôtel d'Assy. Il est typique des immeubles bourgeois du Marais au XVIIIe siècle.
L'homme est sensible aux variations de température, se protéger du froid lui est donc nécessaire et même vital. D’abord réalisée grâce aux vêtements, cette protection s’étendit à son habitation depuis qu'il a su dompter le feu il y a environ cinquante mille ans si je ne me trompe pas dans les différents âges. Mais faire entrer le feu dans l'habitation n'a pas été facile (appel d'air nécessaire pour faire durer le feu, problème d’enfumage, de respiration, etc)...

Dans les premières maisons, le feu était à même le sol ou sur une plaque d'argile ou encore ceinturé par des cailloux ou des galets. La fumée s'échappait par les éléments que formaient le toit (voir les tentes des nomades de la Mongolie). La cheminée n'est apparue que tardivement, vers le XIe siècle semble-t-il (elle équipait alors les châteaux et les vastes demeures). Au XVe siècle grâce à la découverte d’un alliage de fer et de carbone, une plaque de fonte a été mise près du foyer (elle permis alors l’accumulation et la circulation de la chaleur) et dans le même temps la forme du conduit de la cheminée se perfectionne…mais je ne suis un spécialiste de la cheminée…

Ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est le poêle, c’est-à-dire un foyer fermé relié à un conduit qui évacue la fumée, qui a commencé à remplacer la cheminée murale à partir du XVIIe siècle (le combustible utilisé alors était le bois et le charbon évidemment, mais aussi la bouse d’animaux ou de la tourbe fossile). J’étais encore trop jeune, mais il paraît que jusque dans les années 50, on a encore utilisé le poêle dans certaines écoles.

Cheminées et poêles ne permettaient de chauffer qu'une pièce de la maison à l’inverse du chauffage central permettant de mettre toutes les pièces d'une maison à une même température (à l’instar de l'hypocauste romain utilisé principalement pour les salles de bains : on chauffait le sol par des tuyaux souterrains qui répartissaient la chaleur au dessus). Il s'agissait tout de même d'un chauffage par le sol : le foyer situé au niveau du plancher chauffait le sol qui transmettait la chaleur à la salle.

Dans les immeubles bourgeois du XVIIIe siècle (mon bureau actuel à l’hôtel d’Assy!) on a utilisé le même principe qui s’apparente à un radiateur actuel. C’est un genre de poêle central alimenté d’un combustible (charbon?) qui distribue l'air chaud. Il n'est cependant pas facile à régler puisque ce dispositif est équipé d’une grille protectrice et d’un genre d’auvent permettant de régler la température…

Je me suis amusé à trouvé ce genre de dispositif sur le site du ministère de la Culture et les différentes bases de données (Mérimée, Objets, Palissy, etc.). Mais je n’ai rien trouvé à l’exception de jolis mots que je vous livre en vrac : bouillotte, brique chauffe-lit, chauffe-bain, brasero, chaufferette, cribles-cendres, étouffoir à braises réchaud à braises, moine (caisse doublée de fer-blanc où l’on suspend un réchaud pour chauffer un lit), fer chauffe-lit, fer chauffe-mains, etc.

Mais au fond qu’importe tout cela puisque chez moi je n’utilise pas le chauffage (même en hiver!) : je suis exposé plein sud et sous les toits. Toute la chaleur emmagasinée dans la journée m’est restituée la nuit....

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