lundi 21 juillet 2008

Voltiges



Voltiges
. Auteurs : Kodama et Faël et Stardust. Voici sans conteste un livre poétique inattendu où se rassemblent une belle harmonie du style, un rythme dans les mots et un magnifique retour à la chanson-texte du style Ferré. Ils sont trois, Stardust le chanteur, Faël le compositeur (à moins que ce ne soit l’inverse ou la même personne, allez savoir !), et enfin l’esprit arrangeur, Kodama qui a compilé tous ces textes d’ici, d’ailleurs qui témoignent d’une grande puissance de création.

Ce livre est inattendu pace qu’il ne se trouve pas dans les rayons (il devrait !) mais ne se commande que sur la toile (tous les détails sont sur le site). À l’exception de Stardust le chanteur compositeur (écoutez ses chansons inédites et franchement magnifiques notamment "Vienne le froid" sur ce bloc-notes et dont le texte se trouve dans Voltiges), on se refuse de s’assujettir aux règles prescrites de l’écriture, car ici tout est liberté et les mots s’évadent plus voluptueux que jamais pour notre plus grand plaisir : dans "L’ego tique", Kodama a "l’œil coruscant [et] et le menton haut, l’nez aquilin la lippe vermeille, etc.".

D’autres textes relèvent plus de la confession et de la mise à nu, et les mots sont alors tissés de nombreuses mise en abyme et on s’engouffre avec eux, on se confond avec son auteur dans "Dias irae", un texte bouleversant qui aborde le thème de la mort de même que "Dans un jardin fleuri" ou "A mon père". Mais qu’on ne méprenne pas, les mots partout ailleurs scintillent, frémissent et séduisent par leur métamorphose de la langue. Les textes semblent atemporels et il y a une exaltation du "bruit", le bruit des mots qu’on devine à chaque page, à chaque fois qu’un "vase se casse", à chaque fois qu’un "sablier tourne" (lire le texte "Fini").

Il y a certainement des histoires qui racontent tour à tour la rudesse de la vie citadine "C’est la grève", mais aussi la ville suspendue, oubliée mais transfigurée par une prose poétique qui multiple des images : "La Ville", "Marcheuse des villes", "Rue de Liège". On se déplace alors dans l’espace, on change de place et on se laisse abandonner pour traverser des niveaux d’existence simples de la nature qui ici "déchaîne [sa] fureur et ses éléments" ("Orage" et "Belle-Ile-en-Mer").

Tous de petits textes qui sont sur l’affection. Violemment affectueux.

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