mercredi 10 octobre 2007

Une locomotive nommée Pierrefitte

(perspective d’ensemble du futur centre
des Archives natioanales à Pierrefitte © D.R.)
Après le magistral tramway nommé désir d'Elia Kazan en 1951 où un certain Marlon Brando se fait remarquer, voici une locomotive nommée Pierrefitte, qui pour nous archivistes, évoque sans aucun doute la décision de construire un nouveau centre pour les Archives nationales à Pierrefitte-sur-Seine annoncé le 9 mars 2004 par Jacques Chirac alors président de la République. Décision prise par le constat de la saturation, l’exiguïté et l’inadaptation des locaux jusqu’alors destinés à leur préservation situés dans le Marais. Ce nouveau centre sera principalement destiné à collecter, conserver et communiquer les archives des administrations centrales de l’État depuis 1790 et pour les trente ans à venir (sans remettre en cause les deux sites actuels de Paris et Fontainebleau).

Plus d'une vingtaine d'agents travaille à plein temps sur cette "locomotive"…pardon…sur ce "projet" et ce, à différents niveaux (architectes évidemment, mais aussi équipe informatique, ou le chantier de préparation des fonds ainsi qu'un chantier de dématérialisation des instruments de recherche, etc.) sans compter une myriade de brillants vacataires issus des plus réputées écoles et universités formant des archivistes (Master ou DESS).

Le 10 mai 2005, le ministre de la culture et de la communication a désigné l’architecte Massimiliano Fuksas comme maître d’œuvre de ce projet. Celui a prévu un bâtiment, de 60 000 m2 de surface utile, avec une capacité de stockage de 320 km linéaires (ce n'est pas rien). Haut de 42 mètres et long de 180, ce bâtiment sera habillé "d’une peau en aluminium" et sera organisé en deux parties : à l’est, un bâtiment hébergera les magasins d’archives et la grande salle de lecture (300 places paraît-il) et à l’ouest, des volumes légers et transparents, suspendus, contiendront des espaces d’accueil et des bureaux. L’ensemble de ces volumes se multipliera dans un jeu de réflexion sur la façade en aluminium du bâtiment d’archives ainsi que sur les bassins d’eau situés à l'entrée…(voir ce projet sur le site de Pierrefitte-sur-Seine).

(demande d'autorisation de mettre en circulation la locomotive "Pierrefitte", F/14/4228, pièce 184)
En fait, j'ai retrouvé cette locomotive ! elle se dénomme effectivement "Pierrefitte" et elle a fait l'objet d'une demande de permission en vue de la mettre en circulation sur la ligne de chemin de fer de Paris à Lyon le 15 octobre 1861. Construite en 1862 par l'usine d'A. Koechlin et compagnie (à Mulhouse) et destinée au transport des marchandises elle porte le numéro 1657 et a une capacité de chaudière à 5,380 m3.

La demande d'autorisation a été accordée le 16 mars 1863 à la condition que le nom de la locomotive soit gravé sur une plaque fixée à la chaudière et que celle ci soit pourvue d'appareils ayant pour objet "d'arrêter les fragments de coke tombant de la grille et d'empêcher la sortie des flammèches par la cheminée".

Tout cela est réglementé par plusieurs arrêtés, ordonnances royales ou de police ainsi que des instructions diverses. L'ordonnance du 22 mai 1843, dans son article 56, stipule en effet "qu'aucune machine locomotive ne peut être mise en service sans un permis de circulation qui est délivré par le préfet du département où se trouve le point de départ de la locomotive, sur l'avis de l'ingénieur des mines ou, à son défaut, de l'ingénieur des ponts et chaussées", etc. On ne plaisante pas avec les locomotives, dont la première avait été autorisée par ordonnance du 26 février 1823 et mise en circulation entre Saint-Étienne et Andrezieux.

Les demandes d'autorisation de mettre en circulation les locomotives (avec des rapports bien détaillés des ingénieurs ainsi que les procès-verbaux d'épreuves de 1841 à 1864) forment un petit groupe documentaire bien homogène en F/14/4227 et 4228.

(demande d'autorisation de mettre en circulation une autre locomotive "Pierrefitte", F/14/4228, pièce 192)

Ce nom de "Pierrefitte" semble avoir eu beaucoup de succès puisque la même usine (A. Koechlin et compagnie) redonne le nom à une locomotive, chargée cette fois, du service des gares. Elle portera le numéro 521 et aura une capacité de chaudière à 2,425 m3 (loin derrière les 5,380 m3 de la première "Pierrefitte").

Pour consulter cet instrument de recherche (F/14/4227-4228, Autorisations de mise en circulation des locomotives sur les chemins de fer, 1841-1864). Inventaire-index,, 2008, 98 pages) voir sur le site des Archives nationales.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Dans l'train pour Sainte-Adèle
Y avait un homme qui voulait débarquer
Mais allez donc débarquer
Quand l'train file cinquante milles à l'heure
Et qu'en plus vous êtes conducteur !

Oh ! dans l'train pour Sainte-Adèle
Y avait rien qu'un passager
C'était encore le conducteur
Imaginez pour voyager
Si c'est pas la vraie p'tite douleur

Oh ! le train du Nord !
Tchou, tchou, tchou, tchou,
Le train du Nord
Au bord d'un lac, des p'tites maisons
Ça vire en rond...
Le train du Nord
C'est comme la mort
Quand y a personne à bord

Oh ! le train pour Sainte-Adèle !
En montant la côte infidèle
Le conducteur et puis l'chauffeur
S'sont décidés à débarquer
Et l'train tout seul a continué

Oh ! Le train pour Sainte-Adèle
Est rendu dans l'bout d'Mont-Laurier
Personne n'a pu l'arrêter
Paraîtrait qu'on l'a vu filer
Dans l'firmament la nuit passée

Oh ! le train du Nord
Tchou, tchou, tchou, tchou,
Le train du Nord
A perdu l'Nord
Rendu d'l'aut' bord
Le train du Nord
A perdu l'Nord
Pis c'est pas moi qui va l'blâmer
Non, non, non !
(Félix Leclerc)


tchou tchou tchou Pierrefiiiiite ! et tous les bisous qui vont avec ...

DA a dit…

Merci madame la contrôleuse des trains pour Sainte-Adèle...j'y pense, je n'ai pas validé mon ticket de train, c'est grave docteur ?