Sous l’intitulé « journaux français et étrangers », les Archives nationales conservent quelque 800 titres de périodiques, bulletins, pamphlets et écrits divers parus durant la période pré-révolutionnaire, révolutionnaire, la guerre de 1870 et la Commune de 1871. Cette collection forme les sous-séries AD XX/A et AD XX/B des Archives nationales.
En 1848, fut déposée aux Archives une collection d’imprimés connue jusqu’à aujourd’hui sous le nom de collection Rondonneau. Louis Rondonneau, garde des archives de la Chancellerie en 1790, puis chef du bureau des décrets au ministère de la Justice de 1791 à 1793, fut amené, de par ses fonctions, à constituer une collection unique d’imprimés qu’il mit à la disposition du public dans sa boutique située rue Saint-Nicaise, dans l’ancien hôtel de Longueville.
La collection comportait plusieurs fonds. Une partie, la plus importante, était partagée en dix-sept ensembles méthodiques ; cette collection, que Rondonneau appela la Bibliothèque historique de la Révolution, regroupait des lois, arrêtés, actes ministériels, rapports, opinions, discours, pamphlets, journaux concernant l’histoire de France avant et pendant la Révolution française. Rondonneau partagea les dix-sept sous-séries méthodiques, cotées plus tard AD I à AD XVII, en deux grandes parties : l’Ancien Régime et la documentation postérieure à 1789. Parallèlement, il créa une collection chronologique de Clovis à 1810. Cette série constitue pour la France avant 1789 un véritable « bulletin des lois ». Les sous-séries AD I à AD XVII sont particulièrement riches : elles permettent de compléter les séries des archives judiciaires, administratives ou politiques conservées aux Archives nationales. Il y a notamment dans AD III (Justice et droit criminel), AD IV (Agriculture, eaux et forêts), AD IX (Finances) des collections complètes et uniques d’édits, ordonnances et arrêts. Citons particulièrement, dans AD IX (Finances), le fonds Lemarie d’Aubigny, un ensemble quasi complet de lois et règlements enregistrés à la Chambre des comptes de Paris depuis 1201. Cette collection est particulièrement précieuse si l’on sait que les archives de la Chambre des comptes ont totalement brûlé dans l’incendie de 1737, et que la suite a été en partie détruite durant la Révolution.À la suite de nombreuses transactions qui durèrent cinq ans (de 1799 à 1804), cette collection fut acquise par le Gouvernement le 10 ventôse an XII (1er mars 1804) et déposée au Louvre avec le fonds de la Secrétairerie d’État où elle demeura jusqu’en 1848, date de son transfert au Palais Soubise et de son intégration dans les fonds des Archives nationales.
L’ensemble déjà considérable des journaux révolutionnaires provenant de la collection Rondonneau s’est accru à la fin du siècle de dons multiples et variés, dans un prochain billet je dresserai cette liste d’après les recherches effectuées dans la sous-série AB/V/D/7 et 9…
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